Une nuit agitée en perspective (Ouvert à tous)

Les flammes éclairaient la pièce, diffusant chaleur et lumière. Un court instant, Emilie se sentit presque joyeuse de voir quelquechose de vivant bouger, sentiment vite balayé : le feu était trop intense, voire incontrolable. Elle recula et le feu s'éteignit brusquement, comme étouffé par la volonté d'Owen.
« Pas les qualifications nécessaires, huh ? Je crois que tu devrais réviser ton jugement »
La fin de sa phrase s'éteignit en regardant le jeune homme, Owen avait l'air terrorisé, ses yeux écarquillés étaient quasiment noirs. Elle connaissait ce regard. : après avoir tué son premier vampire, face à son miroir elle avait paniqué : comment avait elle eu la force de s'opposer au monstre qui s'abreuvait au cou de sa mère, comment avait elle pu le combattre d'égal à égal et le transformer en poussière ? De nouveau elle sentit son coeur battre à grands coups, pompant son sang, faisant circuler l'adrénaline à travers son corps. Dopée.
Elle s'était jusqu'alors concentrée sur leur environnement extérieur, ne tenant pas compte des signaux que lui envoyait son corps, elle devint alors consciente qu'elle savait exactement combien de pas la séparer de la porte, que le porte-manteaux en bois pouvait devenir une arme mortelle dans ses mains. Tous les détails qu'elle avait mécaniquement enregistrés se bousculaient dans sa tête. Boostée à mort.
Elle prit Owen par le bras, en le voyant grimacer de douleur, desserra un peu sa prise.
« On va retrouver Lucas, il doit pouvoir t'aider avec tes pouvoirs »
« Enfin, j'espère », pensa t-elle. Lucas avait une assurance canaille, de celui qui savait qui il était et qui aimait ce qu'il faisait.
« Les canaliser ou évacuer la pression » ajouta t'elle à l'intention d'Owen.
Le grondement envahit alors la pièce. Elle regarda Owen d'un air interrogateur mais comme elle, il était surpris. Le second fut plus profond, cette fois-ci ils virent la matière noire s'avancer, mais elle ne s'arrêta pas, absorbant peu à peu le bureau.
Elle plaça la lampe dans la main d'Owen.
« Cours ».

fan_elune a écrit:Ce n'était pas la première fois que Lucas était gonflé de magie à bloc (il avait déjà visité le plan astral, après tout), mais ce n'était pas une chose à laquelle on s'habituait. Ses yeux avaient commencé par s'obscurcir légèrement, mais ils viraient rapidement au noir alors que la magie se concentrait dans un espace de plus en plus réduit. Ce n'était pas plus mal : tant qu'à crever, il préférait que ce soit dans une explosion de magie que bouffé par ce néant qui semblait accélérer le vieillissement.

Au moins il ne mourrait pas vieux et décrépit.

C'étaient ces pensées qui lui mettaient un petit sourire aux lèvres, alors même que ses sens magiques décuplés ne réussissaient à rien capter. Il y avait bien trop d'interférence et il laissa tomber, utilisant plutôt cette magie omniprésente pour leur fournir une véritable lumière, chaude et rassurante. Enfin, elle aurait été rassurante si la situation avait été un peu moins grave.

- Une sorte de sort, mais aucune idée de sa nature ou sa cause, répondit-il toujours en anglais, et tu n'as qu'à me dire de quel coin et de quelle agence.

- une sorte de sort ? Super, nous voilà bien avancés, répondit Veronica. Et je viens de Californie. Quant aux agences, here's the short story : j'en ai fait quelques unes, mais dès que je commençais à mettre mon nez là où ça ne leur plaisait pas, on me "proposait" quelque chose ailleurs... Guess no one really likes a nosy agent, ajouta-t-elle, évasive. Un jour j'ai découvert qu'il se passait des trucs vraiment weird, and now I'm here. Et toi, comment tu es arrivé ici ?

fan_elune a écrit:[HRP:] Histoire qu'ils parlent un peu avant d'aller rejoindre Dana à sa question, si ça te va MG ?

[HRP:] Oui ça me va, Lucas me répond s'il veut/peut et on enchaîne avec le grondement sourd stu veux

- Je bossais pour les Watchers à Londres, mais c'est vachement plus fun d'être sur une bouche de l'enfer, répondit-il juste avant qu'un grondement sourd ne s'élève et que le néant ne gagne encore plus de terrain. Bien sûr, dans un cas comme celui-ci j'aurais presque envie de revoir ma définition de 'fun'. Come on.

Ce disant, il sortit du bureau au petit trot pour aller rejoindre Dana.

- Nada, l'informa-t-il. Rien de ce qu'on redoutait au sujet de ce soir ne nous donne d'indices sur what the bloody hell is going on? I'm far too pretty to die, finit-il en lui lançant un sourire.

Le petit groupe se reforma rapidement autour de Dana, qui secoua la tête en réponse à Lucas.
« Je ne vois pas quoi, aucune des cibles prévues n’était censée avoir assez de pouvoir pour s’en prendre au QG. Je pense que c’est plutôt un événement global dont nous avons été protégés, mais la protection ne peut tenir en continu. Et pour que la pression dure à ce point, c’est que ce n’est pas une simple attaque, mais un changement radical du monde lui-même. Je suis loin d’être une spécialiste de la magie, mais d’après ce que j’ai lu, je me demande si… »

Elle fut interrompue par une vibration sourde, puis un grincement déchirant de métal tordu et un sifflement aigu. Dans un coin de la pièce où tous étaient à présent réunis, des meubles se mirent à flotter, soudain privés de gravité. Dans un autre, un petit bureau s’écrasa sur lui-même, victime d’une surpression localisée, étincelante d’octarine condensée qui éclairait les lieux d’une lueur changeante et multicolore. Du mur sud, puis de celui de l’est et des deux autres, le front noir apparu et continua sa progression.

Dana reporta son attention sur Lucas. « Si tu voulais une occasion de t’entraîner à faire un bouclier anti-magie or whatever… this is it. » fit-elle, la mâchoire serrée, en faisant aux autres le signe de se rapprocher du sorcier, elle-même faisant un pas en arrière.

Il y avait une certaine sorcière qu'il aurait vraiment aimé avoir à ses côtés, là tout de suite maintenant. Bloody Coven.

- Quoi que je fasse, ça ne tiendra pas éternellement, fit-il remarquer, mais il comptait bien se lancer quand même.

Ce qu'il fit d'ailleurs immédiatement, et s'il y avait une seule chose heureuse dans cette situation, c'était bien la quantité de magie dans laquelle il baignait. Il en attira le plus possible à lui, afin de ne pas la laisser en dehors du bouclier qu'il s'apprêtait à dresser, puis visualisa un dôme de protection entourant le petit groupe et construisit un bouclier de magie miroitant. Il n'était pas encore parfait et il y avait plusieurs failles à pallier, ce qui exigerait une grande concentration, mais avant cela il voulait s'assurer d'une chose.

- J'imagine que tu as l'impression que tu vas imploser incessamment sous peu ? demanda-t-il à Leavenworth, ses yeux noirs braqués sur lui. Pas assez de maîtrise pour me filer un coup de main ?

"Je sais que je ne vais pas faire avancer les choses mais je déteste vraiment cette situation.
Je suis bourrée d'énergie et rien sur quoi me défouler."
En voyant les regards sceptiques se tourner vers elle, Emilie crut bon d'ajouter :
"Cela m'occuperait les mains en attendant que ce truc nous ingère"

L'aider? Aider Lucas à édifier son dôme magique? Mais comment? Il pouvait le voir miroiter, mais il ne le sentait pas. Ce genre de tour était aussi abscons pour lui que le mode de calcul de la masse d'une planète extrasolaire à des centaines d'années lumières d'ici.

Il secoua la tête, à regret.

Il ne percevait pas le bouclier, mais quelque chose avait changé. La pression s'était allégée, et en se concentrant, il avait l'impression qu'un peu de son énergie était aspirée en direction de Lucas. Il tendit la main vers lui, et sentit ses doigts le picoter, comme s'il était traversé par un léger courant.
Pris d'une inspiration soudaine, il saisit le poignet de Lucas. Le flot devint plus puissant, drainant vers Lucas la magie dont il était encore chargé. Dont il se chargeait en continu...

Lucas semblait se débrouiller pour attirer à eux la magie. Mais si ce processus restait insaisissable pour Owen, il percevait des sources qui ne semblaient pas affectée par le phénomène. Il sentait l'air tourbillonner dans la pièce malgré son immobilité apparente. En s'y intéressant de plus près, il arrivait à distinguer ses divers composants. Profitant des quelques zones de faiblesses laissées par Lucas, il commença par chasser le co2 de leur bouclier et d'y attirer de l'oxygène. Puis il s'efforça de ralentir le mouvement des tourbillons extérieurs, transférant dans son lien avec Lucas l'énergie récupérée.
Une fois la machine lancée, il pu relâcher un peu son attention et parcourir le reste de la pièce. Un maillage de lignes luisantes au sol attira son esprit. Il résidait là des forces séduisantes. Il s'en approcha en esprit, poussa un peu ici, tira par là... Avec un sourd grondement, la terre se déplaça de manière infime de chaque côté de la ligne, libérant brusquement un afflux d'énergie qu'il absorba avec peine, avant de la rediriger plus lentement vers Lucas.
Les yeux fermés, inconscient de ce qui se passait autour d'eux, il poursuivi sa tâche, tourbillon après tourbillon, ligne après ligne.

Il commençait à percevoir le bouclier maintenant. Non pas comme devait le voir son compagnon, mais parce qu'au delà de cette ligne, les manipulations devenaient progressivement plus difficiles. Comme s'il perdait le contact avec l'extérieur.

Où est-ce que le gosse chopait cette énergie ? Ce n'était pas de la magie comme Lucas en utilisait d'habitude, et d'ailleurs il n'aurait pas dû pouvoir s'en servir. Seulement elle réveillait une autre sorte de magie qui sommeillait d'habitude en lui, le cadeau d'une reine qu'il n'avait jamais réussi à manier, la magie d'un autre monde pourtant lui aussi ancré dans cette terre, la magie fae. Il la sentait s'éveiller en lui au contact de l'énergie que Leavenworth lui transférait, la seule chose qui lui permettait de l'utiliser. Il n'avait pas les dons de certaines...

Au fur et à mesure qu'il consolidait le dôme de protection, cependant, Leavenworth pouvait lui fournir de moins en moins d'énergie. Il raffermit sa prise sur la main de Leavenworth et utilisa chaque parcelle d'énergie offerte pour colmater les failles de sa barrière. Autant garder la magie qu'il manipulait d'habitude pour plus tard.

Et puis c'était étrange, sentir la magie fae fourmiller en lui. C'était un peu plus difficile de se concentrer, et c'était... tentant. Elle était si tentante.

Veronica se fit toute petite, laissant les mages se concentrer. Etrangement, alors que la situation semblait désespérée, elle se sentait calme, in control... Elle observa.

Dana était beaucoup moins calme, ne serait-ce que parce qu’elle se sentait responsable des autres, même si elle n’était évidemment pour rien dans tout cela. La sphère d’ombre dont ils occupaient le centre ne faisait plus que quelques mètres de diamètre, l’espace restant perdant de sa substance et de sa cohérence à mesure que la concentration de magie augmentait. L’avantage, c’est que cela donnait à Lucas, surtout aidé d’Owen - quels que fussent ses talents – et du stock d’énergie d’une Slayer chargée à bloc, une chance de faire une bulle de protection de très haut vol. Suffisante pour résister à l’effondrement de la réalité ? Et bien, ils allaient très bientôt avoir l’occasion de le vérifier.

Dana se rapprocha d’un pas, évitant de se faire engloutir par le néant tant que c’était possible, sans pour autant pénétrer dans la bulle si intense que même elle commençait à en percevoir les contours, signe qu’une forme de magie ancienne et redoutée se mêlait au reste. Mais elle ne voulait pas prendre le risque d’y causer une faille, voire de la faire éclater, par sa seule présence incompatible.

La luminosité augmentait jusqu’à devenir difficilement supportable, avec le contraste total de la bataille de photons qui se livrait entre le noir absolu qui avançait et le blanc étincelant qui se contractait. Lucas, Owen et Emilie formaient un triangle compact au milieu duquel se tassait Veronica, qui demeurait d’un calme remarquable, nota Dana avec une pointe d’envie. Il lui fallait tenter quelque chose, n’importe quoi, mais ne pas finir passive, broyée entre le vide et la quintessence magique. Peut-être… peut-être pourrait-elle atténuer quelque peu l’impact quand les deux sphères se rejoindront ? Insérer une couche neutre entre deux éléments conducteurs opposés ? De préférence en s’efforçant de ne pas songer à ce qui pourrait arriver à cet isolant. Les autres étaient trop concentrés sur leurs transferts magiques, les yeux crispés par la lumière, et de toute façon, la discrétion était bien le dernier de ses soucis, si ça pouvait les sauver… ou pas.

Elle se débarrassa de sa veste et de son gilet renforcé, serra les poings et se concentra, mais n’eut pas à chercher bien loin ; il était là, juste sous la surface, aux aguets, intrigué par ces événements uniques. Le dos de son T-shirt gonfla, se tendit, craqua, puis se déchira, tandis que deux immenses ailes pourpres se déployaient dans l’espace confiné. En titubant légèrement sous le poids qu’elle ne pouvait compenser en battant l’air avec si peu de place, et aussi sous l’euphorie que tout éveil un peu poussé du dragon ne manquait pas de provoquer même dans ces circonstances, elle se rapprocha encore un peu de ses collègues, et rabattit ses ailes autour d’eux, au ras de la bulle miroitante. Elle ferma les yeux, crispa la mâchoire et attendit tandis que s’écoulaient les dernières secondes de cet univers.


[HRP]Il vous reste quelques instants pour réagir si vous le souhaitez avant... avant la suite. Dans ces circonstances, vous pouvez vous lâcher, chacune dans vos attributs respectifs : sens Slayers boostés aux max, les mages ont une compréhension précise du fonctionnement "moléculaire" de la magie, l'humaine peut par exemple avoir soudain accès à l'ensemble de sa mémoire image par image... bref, si vous vouliez un élément déclencheur de quelque chose pour la suite, profitez-en, vous ne serez pas souvent imbibés de magie à ce point ![/HRP]

Est-ce que c'était un signe de sa fucked-upness que Lucas ait toujours trouvé que le dragon de Dana était une créature des plus belles ? Sans doute. Un encore plus grand signe qu'il se permette cette pensée en cet instant précis, alors qu'il était gonflé à bloc de magie, de magies d'ailleurs, et qu'il risquait une mort imminente.

Raison de plus d'apprécier ses derniers moments en vie.

Il aurait deux regrets : n'avoir jamais connu Dana bibliquement, et n'avoir jamais pu se servir de la magie Fae qui se mettait à battre en lui, à ses tempes, s'éveillant avec chaque apport de magie que lui faisait Leavenworth. Il avait les yeux grand ouvert, braqués sur l'hybride dragon dressé entre eux et le vide, occupé à consolider cette bulle de protection sans grand espoir ; il ne pourrait tenir éternellement. Avec chaque battement de son coeur la magie pulsait en lui, gonflé à bloc comme il était, et tout lui paraissait possible en cet instant ; tout, et pourtant pas assez pour les sauver. Il ne savait pas ce qu'il adviendrait de Dana quand le néant l'atteindrait, mais quant à lui, il comptait bien lutter avec tout ce qu'il avait, aussi longtemps qu'il pourrait.

Pourquoi Dana ne se mettait-elle pas à l'abri derrière le bouclier de Lucas ? En même temps, à contre-coeur, Emilie ne voulait pas que le major s'approche : quelquechose clochait, celle qu'elle tenait pour humaine lui envoyait des signaux contraires. Pouvait-elle se fier à ses sens surchargés ? Elle n'arrivait pas à prendre une décision, ce qui était potentiellemnt dangereux.

Une douleur envahit son corps, si aiguë qu'une seule pensée s'imposa à elle, elle était en train de mourir. Non... pas elle, une autre slayer. Adossée à un arbre, une jeune femme brune pressait ses mains contre son ventre, malgré ses efforts, le sang s'écoulait entre ses doigts, la blessure était trop vilaine pour qu'elle s'en sorte. Emilie ressentit son angoisse de mourir loin des siens.
"Tu n'es pas seule" murmura-t'elle et elle sut que c'était vrai, elle se retourna, derrière elle des centaines de slayers unies par un lien tenu. Son esprit fut aspiré à travers elles, elle remontait la magie dont elles étaient issues jusqu'à ce qu'une image se fixe : une jeune femme blonde armée d'une hache se dressait devant une horde de turok-hans.
De nouveau les images défilèrent, les lieux, les époques se succédaient, certaines slayers semblaient avoir conscience de sa présence, elle les entendait murmurer à son intention sans qu'elle puisse distinguer leurs paroles.
Elle se retrouva face à une jeune femme vêtue de peaux de bêtes, le visage de couvert de peintures noires et blanches. Elles se dévisagèrent, Emilie était face à un pouvoir brut, puissant, issue d'une magie ancienne, perdue depuis des lustres : la première slayer. Celle-ci bougea si rapidement qu'Emilie ne put éviter le choc, elle tomba et se releva aussitôt, prête au combat mais elle était revenue dans le QG des Watchers.
La barrière de Lucas était devenu un dome parcouru d'éclairs. Entre la masse noire et eux se dressait un dragon rouge dont les ailes semblaient protéger la dernière parcelle de leur monde. Dana...Emilie ne savait pas comment mais c'était une certitude, cette créature à la fois magnifique et dangereuse était le major.
Malgré ce nouveau rempart, ils seraient bientôt engloutis. Combien de temps Lucas, soutenu par Owen tiendrait-il ? Son regard s'attarda un instant sur leurs mains enlacées. Espérant qu'il saurait utiliser la magie qui existait en elle, elle posa sa main sur le bras de Lucas, dans le même temps elle chercha la main de l'Américaine et la serra.

Lucas ne se rendit même pas compte qu'une main s'était posée sur son poignet. L'afflux soudain d'énergie, qu'il n'identifiait pas encore, lui fit l'effet d'une brûlure qui traversa son être, son être qui n'était presque plus que magie, et le dôme vacilla. La magie fae qui prenait en lui de l'ampleur se rebellait contre cette nouvelle énergie avec laquelle elle ne pouvait s'accorder, et cela lui faisait l'effet d'être déchiré en deux.

Si la terre tremblait sous eux, ce n'était plus dû à ce qui se passait à l'extérieur du dôme mais bien à l'intérieur, un combat entre deux magies primaires, primitives, qui n'étaient pas faites pour s'entendre.


HRP : Mon raisonnement : deux magies très anciennes, l'une liée aux démons (Slayer), l'autre liée aux fées (qui se situent au-delà de toute religion) => clash. Ca vous va ? Sinon je peux changer.

La terre s'était tue peu à peu, dissimulée derrière le dôme. Owen avait également de plus en plus de mal à exploiter l'air qui se trouvait au delà de la surface miroitante. Il en restait pourtant à l'intérieur du dôme, mais il se répugnait à y toucher. Déjà épuisé, il tenta de chercher une autre source d'énergie. Il y avait un peu d'humidité encore en suspension. Il pourrait en faire de la glace. Les réponses venaient si facilement maintenant que l'air avait chuchoté à son oreille, que la terre s'était laissée modeler par les doigts de son esprit. Il aurait pu faire de grandes choses avec un feu plein de vigueur, mais il n'y avait même pas d'étincelle à exploiter. Pourtant, ce serait si bon de se laisser envahir par son impatiente vivacité...
Il perçu toute de même des flammes, et s'en approcha, intrigué. Quatre flammes d'un vert doré, apaisante, pulsant à un rythme régulier. Des flammes pleines de vie elle aussi, des flammes de... Des flammes de vie! Il s'en écarta avec horreur, effrayé à l'idée qu'il aurait pu puiser dedans. Que serait-il advenu de ses compagnons s'il avait commencé à y piocher?

Il n'y avait rien de plus à trouver. Il s'attaqua alors aux dernières ressources. Les gouttelettes en suspension, les infimes tensions du sol sous leurs pieds...
Maintenant que le flot s'apaisait, il percevait mieux l'art mis en pratique par Lucas. Il doutait pouvoir un jour utiliser une telle magie, mais elle lui semblait désormais moins étrangère. Il s'y accoutumait, commençait à en comprendre les mécanismes.

Il ouvrit les yeux sous le choc d'une force brutale qui reflua à travers Lucas et lui coupa le souffle. Une force qui puisait en partie dans la terre, d'une manière qu'il ne pouvait saisir. Une force liée surtout à quelque chose qui le dépassait entièrement et le terrifiait. Qui lui brûlait la main. La main? Pas entièrement, pas la paume... Pas la paume... Il avait lâché prise. Quand? Il tombait...

Il tombait et là haut un dragon les protégeait.
Mince, on en fait des rêves bizarres quand on perd conscience!

C'était une erreur. Lucas avait donné l'impression de puiser des forces dans son alliance avec Owen, là son visage se tordait de douleur, plus grave le dôme semblait vaciller. Emilie sentit quelquechose rugir en elle, comme un flash elle vit la première slayer sourire, c'était un sourire féroce qui lui donna froid dans le dos. Elle sentit ses doigts se resserrer sur le poignet, elle se vit tordre le bras de Lucas pour le mettre à terre. Horrifiée, elle lâcha prise, perdant l'équilibre elle tomba contre le mur invisible et le sentit ployer derrière elle.

J'aime bien l'idée ;-)

Veronica entrevit à peine la transformation de Dana au travers de la paroi miroitante du dôme protecteur, mais le spectacle lui parut grandiose, et assez bizarrement, beau. Quand elle compris que la créature mythique se positionnait entre le dôme et le néant, elle fut envahie d'un sentiment nouveau de respect pour le major dragon.

Elle ne comprenait toujours pas pourquoi elle était aussi calme, presque détachée. Peut-être était-ce parce qu'elle allait mourir, là, avec ces compagnons qu'elle connaissait à peine mais qui étaient soudain tout ce qui restait de son univers ? Elle eu une furtive pensée pour son père "sorry Dad", et soudain la main de la jeune slayeuse pris la sienne.

Le pouvoir qui la parcouru lui fit l'effet d'un courant électrique surpuissant, et elle sentit ses cheveux se hérisser sur sa nuque. La force qui la traversait était incommensurable, mais au lieu de griller comme elle s'y attendait presque, elle ne fut envahie que d'une douce chaleur vrombissante. WTF ?!?!

Elle avait l'impression tout à coup d'être consciente de chaque atome de chaque cellule de chaque organe de son corps, à tel point qu'elle semblait pouvoir contrôler les battements de son coeur, le débit du sang dans ses veines, l'afflux d'oxygène à ses muscles, et les échanges neuronaux de son cerveau. Elle se rappela soudain une poésie apprise autrefois, compris tout à coup la fonction de ses glandes surrénales, entrevit la progession de sa digestion ::eww::, et réalisa avec stupeur à quel point les capacités de son organisme étaient, dans la vie de tous les jours, sous employées. Elle comprenait à présent combien le corps humain était puissant, et résistant, et que ses possibilités ne demandaient qu'à être décuplées. Ce fabuleux pouvoir à portée de main l'envahit d'un sentiment de puissance, et Veronica sourit.

A ce moment là, Emilie lâcha sa main, et Veronica eu tout à coup l'impression de réintégrer un corps trop petit pour elle, comme une combinaison intégrale mal ajustée dans laquelle elle aurait été engoncée de force, et le sentiment de puissance fit place à une immense frustration, bientôt remplacée par une colère et une rage grandissantes.

Devant ses yeux, le néant se rapprochait

[HRP]F*ck, I'm way too sexy to die !!!![HRP]

[HRP]oui je sais Veronica est très "envahie" dans ce paragraphe, mais chuis fatiguée ! :-p[HRP]

Il arrive un moment, dans toute réaction chimique, physique ou magique, où les forces en présences sont trop importantes, trop déséquilibrées, trop en violation avec les lois de la nature – ou en l’occurrence du surnaturel. Comme deux produits antagonistes explosent en entrant en contact, comme un réacteur nucléaire fusionne lorsqu’il émet plus d’énergie qu’il ne peut en évacuer, trop de magies conflictuelles étaient concentrées en un même point. Et lorsque ce point est tout ce qui reste d’un univers remodelé par des forces au-delà de toute compréhension, il n’est pas surprenant que cela fasse tout simplement trop pour être supporté.

Le temps lui-même se fissura, s’arrêta un instant, ne sachant plus dans quelle direction il devait s’écouler. Dans le tableau figé, une femme-dragon hurlait en étant aspirée dans le néant, tandis que trois autres personnes étaient projetées les unes sur les autres, avec au milieu une petite blonde recroquevillée sur elle-même. Le temps eu un hoquet, sauta en avant, revint brusquement en arrière, sembla se stabiliser. Puis la réalité se disloqua en un ultime flash d’octarine, dans un silence assourdissant, les photons cessèrent leur course effrénée et tout devint noir.



Ailleurs, exactement au même endroit, et dans une époque différente bien qu’à la même date, un nouvel univers s’ébroua, enfin complet, débarrassé des minuscules points de résistance qui avaient osé résister à la transition. A l’épicentre de ce grand chamboulement, une petite planète bleue tournait autour de son étoile. Vers la côte ouest de l’un de ses continents, de part et d’autre d’un fleuve tranquille, une ville agonisait. La physionomie de Paris était approximativement la même, à ceci près qu’il manquait plusieurs repères pourtant peu discrets normalement, à commencer par la Tour Eiffel - non qu’elle fut détruite, simplement le Champ de Mars était couvert d’immeubles. La nuit achevait de tomber, mais au lieu de la débauche de lumières qu’on attendait, seuls quelques quartiers étaient éclairés, ailleurs c’était plutôt les reflets rougeoyants de feux, et il n’y avait même pas de circulation pour compenser avec les phares.

Dans un bâtiment en ruines, cinq formes inconscientes venaient d’apparaître là où rien n’existait. Etrangement, enfin, particulièrement étrangement, le plancher sous elles était luisant et ciré, bien qu’un peu roussi, alors que dans le reste de l’étage dont une partie était effondrée, les intempéries et un reste d’incendie mal maîtrisé n’avaient laissé que quelques lattes noircies et fendues. Les meubles étaient moisis et déformés, et la moindre chose de valeur même minime avait depuis longtemps été démontée ou arrachée, des poignées de porte aux câbles électriques. Un vent froid soufflait par le mur absent et les fenêtres crevées, jouant avec les cheveux et les vêtements des Watchers naufragés, apportant une odeur acre de fumée et de pourriture.

Ecrasée dans les restes vermoulus d’une armoire de classeurs, à quelques pas des autres, Dana ne bougeait pas. Elle était redevenue totalement humaine, et saignait abondamment d’une vilaine entaille au cuir chevelu et d’une autre au bras gauche, lacérés lors de sa projection vers le meuble de bois.


[HRP]Hey, on n'est même pas mourus ! Cool, non ? Plus qu'à reprendre conscience à votre rythme. On est bien dans notre immeuble, mais c'est comme s'il était abandonné depuis des années. Si vous aviez des truc électroniques avec vous, rien ne marche. Un détail encore, si vous vouliez faire appel à la magie, vous n'avez rien, zip, nada. Pour le reste faites comme vous sentez, au pire j'éditerai un post pour adapter si besoin. Et... courage, on n'est pas sortis de l'auberge.[/HRP]

De longues minutes s'écoulèrent avant que Lucas ne commence peu à peu à sortir des torpeurs de l'inconscience. La première chose dont il prit conscience fut la douleur qui existait dans tout son corps, une douleur sourde et persistante, comme une courbature à un niveau plus que physique.

Au moins il n'était pas mort, fut sa première pensée.

Ow, fut sa deuxième, puisque penser faisait visiblement très mal à la tête, habitée par une migraine des plus aiguës.

Doucement, il tenta de se redresser.


HRP : woohoo for not being corpsified! Lucas too was way too pretty to die.

Rien.
Il ne sentait plus rien.

Du moins, rien autour de lui. Parce que sinon, la douleur lancinante dans son avant-bras, l'impression de s'être fait rouler dessus par un bulldozer avant de faire un tour dans un broyeur, ça, il le sentait bien, thankyouverymuch.

Mais il n'y avait plus rien d'autre. Plus d'air, d'eau, de terre... C'était ça la mort, ce vide absolu?

Non... Non, il n'était pas mort. Ses poumons et ses côtes pouvaient en témoigner. On ne respire pas, quand on est mort. You don't frelling hurt that much, quand on es mort.

Et puis il y avait le vent. Il sentait du vent... Il n'était pas mort, il y avait encore de l'air, et cet air bougeait. Ils avaient survécu...

Ou plutôt, il avait survécu. Les flammes de vie étaient mortes, disparues. Affolé, il ouvrir les yeux avec peine, s'attendant à se trouver nez à nez avec quelques cadavres. Ou des fragments.
Un bras. Il y avait un bras devant lui. Mais il semblait rattaché au reste. Et ce bras avait la chair de poule. Vivant, donc.
Owen entendit un froissement de vêtements, et leva les yeux dans la direction du bruit. Lucas? Ça ressemblait diablement à Lucas.
Ils étaient en vie eux aussi. Enfin, au moins deux d'entre eux. Pourtant les flammes de vie ne brûlaient plus. Il ne les voyait pas plus que le reste.

Épuisé, il referma les yeux, se laissant envahir par une douce obscurité.
It's freaking freezing in here!


[HRP]Et moi qui croyais depuis le début qu'on était dans un truc en sous-sol.... [/HRP]

Epuisé, Lucas l'était aussi, mais il était hors de question de se laisser. Un simple petit sort pour se filer un peu de peps... sauf qu'il n'y avait plus rien. Nada, zilch, plus une once de magie à sa portée, et une bouffée de panique enfla dans sa poitrine, avant qu'il ne déglutisse avec difficulté et se reprenne en main. Deep breaths, come on.

Ses mains tremblaient légèrement, se rendit-il compte, et il dut se demander si ce qu'il ressentait c'était ça, le manque. As in the withdrawal. Par bien des aspects, la magie pouvait s'apparenter à une drogue, et c'était une descente des plus désagréables. Retour à la réalité, mais quelle réalité ? Tout était vieux, vermoulu ici. Le bâtiment était en ruines, et un coup d'oeil vers le mur absent lui donna une bien étrange impression. Paris si noire ?

Lucas regarda les autres, le nouveau petit sorcier semblait être épuisé mais conscient, les deux filles n'étaient pas encore revenues à elle... Dana ! Il força son corps malmené à bouger, rampa de façon fort peu digne jusqu'à elle, fort peu digne mais plus rapide que de se mettre debout. Une sale coupure au cuir chevelu, une autre sur le bras, et il prit son pouls. Son pouls qui était toujours bien présent, ouf, et sa poitrine se soulevait avec régularité. S'il n'avait plus accès à sa magie, avait-elle encore accès au dragon ? Guérirait-elle aussi rapidement qu'à son habitude ?

- Bloody hell, maugréa-t-il, des plus frustrés face à son instinct premier, avoir recours à la magie. Puis il chassa toute trace de colère de sa voix en tapotant la joue de la jeune femme : Dana. Major. Come on, love.

La première sensation de Veronica fut celle du vent qui lui balayait le visage et faisait voleter ses cheveux.
Not dead. Yet.
L'odeur âcre de fumée et de pourriture s'insinua dans ses voix respiratoires, et elle fronça le nez. Veronica ouvrit les yeux sur le plafond noirci, mais elle n'essaya pas de se lever. Elle commença par remuer ses orteils. Ouf, ils étaient encore là. Elle bougea ensuite les mains, doucement. Là encore, tout semblait à peu près en ordre. Elle se redressa doucement.
Ouch.
La douleur était phénoménale, répartie dans tout son corps, n'épargnant aucune cellule. La tête lui tourna, elle respira un grand coup, grimaçant sous la puanteur ambiante. Elle resta assise, regardant autour d'elle.
Lucas était agenouillé devant Dana, inconsciente mais apparemment vivante. Owen et Emilie étaient encore allongés près d'elle.
Veronica fur rassurée de voir leurs poitrines se soulever à intervalles réguliers.
Hébétée, elle resta assise sans bouger, attendant que la douleur s'estompe.

Elle avait encore dérouillée, tout son corps irradiait d'une douleur sourde. Sous sa joue, le plancher était froid et dur, elle n'avait même pas eu le courage de se traîner jusqu'à son matelas. Elle étouffa un gémissement, son corps se recroquevilla, cherchant une position foetale qu'elle espérait plus confortable. Quelqu'un bougea à côté d'elle...ou quelquechose.
Elle ouvrit les yeux.
Le QG des Watchers, la masse noire, le dragon rouge, le bouclier de Lucas qui cédait par sa faute, tous les évenements de la nuit lui revinrent en mémoire. Elle se leva en grimaçant, elle n'aurait pas tenu un round contre un démonT'sletsch mais elle tenait debout.
Le bâtiment semblait avoir subi une attaque de grande envergure et avoir été abandonné par ses occupants depuis des mois, voire des années. Incrédule, elle parcourut la pièce des yeux.
Lucas tentait de réveiller Dana, l'Américaine était reveillée, Owen restait allongé, inconscient.
Elle s'agenouilla près de la jeune femme :"Es-tu blessée ?"

Dans un premier temps, Dana ne réagit ni aux sollicitations de Lucas ni à la morsure du vent. Puis elle sursauta, détendant brusquement ses jambes en manquant de peu le jeune homme, et ouvrit de grands yeux en découvrant le décor ravagé. Non sans une grimace de douleur, elle leva lentement une main et toucha son front humide, puis regarda ses doigts tâchés de rouge. Cela faisait longtemps qu’elle ne s’était pas blessée, au moins deux semaines, il ne fallait pas perdre les bonnes habitudes. Elle eu presque un sourire en se remémorant Rupert Giles lui raconter comment à une certaine époque, il prenait chaque semaine un coup sur la tête le rendant inconscient, au point d’en être surpris quand il y échappait. Enfin, ce n’était pas une simple coupure qui allait lui poser problème.

Lucas était à ses côtés, inquiet, Emilie était déjà debout - slayer oblige - et les deux autres respiraient, mais personne n’avait l’air en grande forme. Il fallait organiser les priorités. Déjà, s’occuper de ces plaies avant de perdre trop de sang, ce n’était pas le moment de s’affaiblir, et après ce que ses collègues venaient de voir, elle n’était plus à une transformation partielle près. S’efforçant d’ignorer les élancements de son bras lacéré et de faire le vide, elle en appela une fois de plus au dragon. Ce n’était vraiment pas prudent de lui laisser tant de liberté si souvent, même si en ce moment elle en avait un contrôle correct, mais c’était un risque à prendre, elle ne pouvait se permettre d’attendre une lente et basique guérison humaine, avec ses risques d’infection et de cicatrice. Pour une blessure superficielle, il suffisait de laisser monter quelques instants à la surface une peau écailleuse presque impénétrable, et…

Et rien. Pas d’écailles, pas de soin mystique. Elle hésita à l’appeler plus fort pour ne pas compromettre le fragile équilibre entre la bête et elle, mais insista prudemment. Un aperçu des sens du prédateur ultime ? Pas plus. Un poing pourpre et griffu ? Non, toujours pas. Elle se redressa, toute douleur physique occultée, força pour retrouver au moins les ailes du fauve saurien, mais rien, rien que le vide, l’absence. Elle côtoyait le grand ver depuis si longtemps qu’il faisait partie d’elle-même à présent, et même s’il fallait négocier en permanence le droit de conserver son humanité et s’efforcer de ne pas céder aux instincts primaires de chasse et de se rouler en boule sur un immense trésor, elle considérait le pouvoir qu’il lui donnait comme acquis. Et le contre-pouvoir ! Sans immunité à la magie, qu’est-ce qui empêcherait le premier venu de fouiller dans son esprit, de contrôler son corps, de l’attaquer de mille façons ! La magie la terrifiait, viscéralement, surtout après y avoir été totalement imperméable. Elle était nue, sans défense, blessée, elle avait froid, elle n’était plus rien, plus qu’une… qu’une humaine.

Elle leva sur le sorcier un regard désemparé qui s’emplissait de larmes, dont les gouttes diluaient le sang qui coulait sur son visage en traçant d’étranges motifs.

« Lucas… it’s gone… »

Lorsqu'Emilie lui demanda si elle était blessée, Veronica grimaça.
- Non, je ne pense pas.
Elle se fit violence pour se lever malgré ses muscles endoloris, et fut soulagée de voir que la tête ne lui tournait plus.
Elle regarda à nouveau autour d'elle.
- Quelqu'un sait ce qui s'est passé ? Où est-ce qu'on a atterri ?
A ce moment là Dana repris conscience. Elle parut se concentrer un moment, puis rouvrit les yeux, et les larmes qui coulèrent sur ses joues maculées de sang glacèrent celui de Veronica. Si le Major pleurait, ce n'était pas bon signe...
« Lucas… it’s gone… »
Veronica ne savait pas exactement de quoi parlait Dana, mais cela avait l'air de la bouleverser.
Lucas aussi avait l'air abattu. Owen n'avait pas l'air en grande forme. Seule Emilie était également debout.
Elle regarda tour à tour ses quatre compagnons d'infortune. Deux mages, une slayer, une... whatever. Elle était la seule 100% humaine, sans aucun pouvoir, sans force décuplée, et elle compris soudain qu'elle était la seule à ne rien avoir perdu. Les autres ne pouvaient visiblement plus se servir de leurs facultés spéciales, et cela les paralysaient. Veronica se sentait normale. Perdue, endolorie, désemparée mais normale. Cette bonne vieille Veronica. ::Okay, time to act::
- Emilie, tu peux regarder dans ton sac (*) si tu as de quoi soigner le major ? Lucas, Owen, comment vous sentez-vous ? Vous pouvez vous lever ?

[HRP] (*) je ne sais pas si on les a toujours, tu peux editer si besoin Frédéric !
Si elle l'avait sur elle pas de raison qu'il soit perdu, donc oki...
Hum on n'a rien dit là dessus, je pense que quand ils se sont regroupés ils avaient encore leurs sacs mais à voir avec les intéressés, VM n'avait pas de sac :-p[/HRP]

- I was afraid you might say that, répondit Lucas. Me magic's gone.

Il lui avait pris la maine en un geste de réconfort, sans vraiment s'en rendre compte, et il la lui lâcha alors pour lui faire gentiment basculer la tête en arrière, pouvoir regarder sa blessure de plus près. Au moins ç'avait vraiment l'air d'être superficiel, mais la panser ne serait pas superflu, pas plus que celle à son bras.

Il la lâcha quand Mars prit la parole, tourna la tête vers elle.

- I'm fine.

Et pas complètement inutile, même sans magie. Il savait se battre, et c'était toujours mieux que rien. Ils en auraient sans doute besoin, vu leur chance. Or lack thereof.

Désolée, en règle générale, c'est mon watcher qui se charge de la trousse de première urgence
Elle regarda néanmoins ce qui pouvait leur être utile : une corde, quelques pieux, un flacon d'eau bénite miraculeusement intact, 3 barres de céréales. Il doit y avoir aussi des chocolats mais le temps des douceurs n'était pas venu, quoique. Enveloppée de plastique, sa tenue de rechange se composait d'un t-shirt et d'un pull polaire.

Elle rejoignit Lucas pour lui tendre l'eau et le t-shirt, elle délogea le poignard, attaché à sa jambe par des lanières en cuir.
Je te laisse faire, Owen ne bouge toujours pas. ajouta t'elle en désignant d'un mouvement la forme allongée.

Lucas hocha la tête en acceptant l'eau et le t-shirt. Déjà, nettoyer les plaies, et c'est ce qu'il s'appliqua à faire. Owen attendrait ; pour lui, the Major came first.

Des éclats de voix résonnaient terriblement à ses oreilles, perçant la brume née du froid et de la douleur. Il s'accrocha à l'une d'elle, la seule à s'exprimer en Français sans accent. Suffisamment exotique pour capter son attention. Une voix étonnamment claire, comme enregistrée en studio. Sans bruits parasite.
Et pourtant il y avait un bruit de fond, ne serait-ce que dû aux mouvements des uns et des autres, au souffle du vent, au sang qui battait dans ses veines. Mais il manquait de consistance.
Ou plutôt... Il ne l'entendait qu'avec ses oreilles. Il réalisa brusquement qu'il manquait ce qu'il avait perçu toute sa vie sans s'en rendre compte, les signaux divers que lui envoyaient l'air, la terre, et parfois l'eau. Il n'y avait maintenant plus qu'un silence assourdissant, ponctué par les maigres données captées par son ouïe.
Il dû ouvrir les yeux pour s'assurer à nouveau que le monde était bien là. Yep. Pas de doute. Il y flottait même une odeur assez écoeurante, mélange de poussière, de moisi et de charbon. Charming.
D'autant plus charmant que ça ne collait absolument pas avec le QG. Il voulu se redresser pour mieux appréhender à quoi ressemblait la pièce plongée dans l'obscurité, mais il ne put faire mieux que laisser échapper un gémissement de douleur.

Dana se laissa faire en silence, ruminant de sombres pensées. Quand Lucas passa à son bras, elle essuya ses yeux d’un geste irrité et le repoussa doucement.

« Ca va aller, ce n’est rien, juste une coupure. Regarde plutôt comment va Owen, s’il te plaît. »

Elle se leva et fit un tour sur elle-même, encaissant le décor dévasté et respirant profondément, avant de faire face à ses collègues.

« Je suis désolée, j’ai eu un moment de faiblesse, ça ne se reproduira pas. I had a bad, bad week. Quel que soit le… phénomène qui nous a amené là, il a privé Lucas et moi de magie. » En ce qui la concernait, ça n’avait rien à voir avec de la magie et c’était d’autant plus inquiétant, mais inutile d’entrer dans les détails pour le moment. « Les autres, quel est votre statut ? »

Sa voix n’était pas aussi ferme qu’elle aurait souhaité, elle ne pouvait empêcher ses mains de trembler légèrement, et ne trouvait qu’un réconfort tout relatif à réintégrer son rôle de major, avec le jargon et l’assurance qui vont de paire. Elle se sermonnait intérieurement pour les émotions qui se bousculaient juste sous la surface. Elle se sentait toute petite et faible, tellement vulnérable ! Pourtant pas plus qu’elle ne l’était au quotidien, après tout quand elle avait le choix elle ne faisait appel au dragon qu’en cas d’extrême nécessité. Il lui restait son entraînement, ses performances correctes en arts martiaux, et le fait que ce qu’elle vivait ne faisait que la ramener dans la normalité ; difficile de se sentir diminuée alors qu’à une époque elle aurait tout donné pour être débarrassée de la bête qui sommeillait en elle.

Lucas regarda un instant Dana sans mot dire, puis se détourna pour aller voir Owen. Aucune réflexion smartass à sortir, pour une fois, et il vérifia d'un coup d'oeil que le jeune homme n'avait aucune blessure apparente. Sans magie, il ne pouvait pas faire grand chose, et délaissa le t-shirt maculé de sang qui lui avait servi à nettoyer les plaies de Dana.

- Tu peux t'asseoir ? demanda-t-il dans leur langue maternelle.

"Pas sûr, j'ai l'impression d'avoir pris un troupeau de mammouths de plein fouet." A vrai dire, les quelques images qui lui revenaient tenaient plus d'un croisement entre la Guerre du Feu et le Règne du Feu.
"Y a eu un sacré choc vers la fin. Avant que... " Il grimaça en refaisant une tentative pour se redresser un peu, en appui sur ses avant-bras. Sa main droite était bizarrement engourdie, mais le reste semblait en état de fonctionnement. Rien de cassé. C'était déjà ça...
Il jeta un coup d'oeil autour de lui. Le peu qu'il pouvait voir collait parfaitement avec l'odeur.
"On est où?"
La pièce avait l'air morte. Comme le reste du monde, comme les flammes de vie. Mais elle au moins il pouvait la voir, la toucher, la sentir.
"Les autres sont okay?"

- La réalité s'est pris un mauvais coup, répondit Lucas, aidant Owen à se redresser. Aucune idée de quel coup exactement, mais au moins on a gardé nos souvenirs. Avec un peu de chance on pourra faire quelque chose.

Enfin, il l'espérait du plus profond de son être. Il n'avait aucune envie de rester sans magie dans un monde post-apocalyptique... littéralement ou non.

- Tout le monde est opé, mais sans pouvoir a priori. Toi aussi ?

Sans pouvoir? Avait-ce été le sien, d'ailleurs, ou n'avait-il fait que l'emprunter?
"Je ne sens plus rien, non."
Il jeta un regard rapide à Emilie. Ses capacités de Tueuse étaient-elles affectées elles aussi?

Quel est votre statut ?
Emilie laissa la question de Dana sans réponse. Elle se sentait fourbue, vidée de ses forces : elle était vivante , opérationnelle c'était une autre question. Lucas et Dana avaient avoué la disparition de leurs capacités exceptionnelles, maintenant c'était autour d'Owen. Le regard qu'il avait porté sur elle était éloquent : était-elle encore une Slayer ?
Que pouvait-elle tenter de faire, sans se blesser de préférence ? La seule idée qu'elle avait en tête était de balancer un bureau à travers la pièce, plutôt tape à l'oeil et sûrement ridicule si elle n'y arrivait pas.
Son regard tomba sur le poignard qu'elle avait gardé en main, elle visa une porte et le lança. Au moment où la lame quitta sa main, elle sut qu'elle avait sa réponse. L'arme fila vers le panneau en bois, la pointe se planta, se figea un instant et retomba. La précision était encore là mais pas la force.
Pas de Slayer en moi
La forme de sa réponse la surprit, la Slayer était-elle une entité qui l'aurait possédée ? Elle secoua la tête, elle n'aimait pas le tour que prenaient ses pensées.
On devrait essayer de se trouver un abri en attendant que le soleil se lève ?

Exactement ce que Lucas craignait, et il fixa un instant le poignard retombé au sol. Et s'ils étaient dans un monde sans supernaturel ? Il commençait à en avoir peur, vraiment peur, parce que dans un monde dénué de magie, comment faire pour retrouver le leur ? Cela dit, ça n'expliquerait pas tout, c'est-à-dire l'état délabré de cet immeuble, et de la ville entière d'ailleurs.

- She's right, we should get movin', approuva-t-il en se levant, offrant une main à Owen afin de le remettre sur pieds.

Et tous les autres gens qu'ils connaissaient, leurs collègues plus ou moins distants, existaient-ils encore ? Il sortit son portable de sa poche afin de voir si le réseau était de retour.

Dana s’approcha du rebord de la plateforme formée par le reste d’étage à la façade effondrée, en longeant le mur et en testant la solidité du sol avant chaque pas. Il ne s’agirait pas en plus de se casser une jambe ou le cou en passant à travers le plancher. Elle avança discrètement la tête à l’extérieur, humant l’air, tendant les oreilles, écarquillant les yeux, essayant désespérément de trouver avec des sens bassement humains les informations qui seraient venues naturellement – enfin, surnaturellement – si elle avait été complète. Mais ce n’était qu’odeurs de décrépitude et d’abandon, absence de rumeur urbaine où auraient dû se mêler bruits de moteurs, de métros et échos de millions de TV et de conversations, et éclairage chiche, un comble pour la ville-lumière. Finalement, elle revint vers ses collègues,

« She's right, we should get movin'”

Lucas tenta en vain de rallumer son téléphone, Dana jeta un œil à sa montre, mais les chiffres avaient disparus, sans surprise, les piles et batteries n’avaient pas dû apprécier le déchaînement de magie. Il n’était déjà pas toujours facile de les blinder contre les petits sorts du quotidien, alors là… elle fit une petite moue pas convaincue.

« I dunno about that… On ne sait absolument rien de cet endroit. Dimension parallèle ? Univers alternatif ? Notre futur ? Ou notre propre monde affecté par un vœu de grande ampleur ? Comme il y a quelques années, vous vous souvenez peut-être, quand on a cru un moment que Jonathan Levinson était une superstar universelle… Personnellement, je ne suis pas trop favorable à m’aventurer dans les rues de nuit. On peut imaginer tellement de choses ! » Rien qui lui aurait fait vraiment peur en temps normal, mais ce n’étaient pas des temps normaux. C’était plus rassurant d’être soi-même un monstre, finalement. « On pourrait simplement chercher un étage en meilleur état et attendre le jour ? Chez nous, la bibliothèque était particulièrement renforcée, on pourra peut-être y trouver refuge. Sans compter qu’il pourrait y rester des livres… Qu’en dites-vous ? » ajouta-t-elle après une pause.

Elle tenait toujours à demander l’avis des gens sous ses ordres, quitte à ne pas en tenir compte, mais voulait au moins donner à chacun l’occasion de participer. Ce n’était certes pas une méthode très militaire, mais l’armée n’était pour elle qu’une façon pratique d’obtenir des ressources, pas un état d’esprit. Cependant, en l’occurrence elle posait aussi la question parce qu’elle ne se sentait plus aussi sûre d’elle-même et de sa légitimité. Si toute hiérarchie avait disparu, et si elle n’était rien de plus qu’eux, de quel droit les diriger ?

- Même si on crèche ici cette nuit, je veux faire un tour dehors, répondit Lucas, toujours en anglais, en balançant son portable grillé sur un tas de débris.

Ils étaient une majorité d'anglophones, après tout, et la Slayer n'avait pas encore protesté ce flot d'anglais ; elle comprenait sans doute. Il n'allait pas s'écorcher la bouche en essayant de sortir des prononciations françaises alors que parler anglais semblait suffir.

- Tout seul, si personne d'autre veut s'y risquer. Mais je veux savoir s'il y a du surnaturel ici, et y a rien de mieux pour ça qu'une petite balade dans un cimetière.

Et il savait être têtu. D'autant plus qu'il détestait l'inaction et serait incapable de se reposer tant qu'il n'en saurait pas un peu plus.

C'est stupide, il fait nuit noire et il n'y a visiblement aucun éclairage. Owen tient à peine debout, Dana est blessée Au fur et à mesure de son discours Emilie voyait la ligne de la mâchoire de Lucas se serrer, il était déterminé à y aller. Elle le comprenait, combien de fois s'était-elle précipitée à la poursuite de vampires sans tenir compte des avertissements de son watcher mais c'était différent, ils ne connaissaient pas le terrain et elle n'avait jamais été suicidaire.
Tu n'as aucune idée de ce que tu vas trouver à l'extérieur, s'il y a un cimetière à proximité ; tu ne sais même pas si tu peux avoir accès à la magie de ce monde. Tu fais quoi si tu rencontres un monstre, tu le tues ? Tu auras l'air malin si demain tu t'aperçois que tout le monde ressemble à ce monstre
Elle commençait à devenir hystérique. Elle essaya de reprendre son calme. La physionomie de Lucas n'avait pas changé.
Dans tous les cas, hors de question que tu partes seul, tu es toujours armée, Veronica ?

[HRP] Bon vu qu'Emilie est inspirée de ma collègue, elle parle anglais et a même passé quelques temps en Irlande mais ne vous attendez pas à ce que j'écrive en anglais : NO WAY !!! [HRP]

Lucas leva les yeux au ciel à la conclusion de la Slayer. L'ironie imprégnait sa voix quand il s'enquit :

- Faudrait pas tuer un autochtone mais surtout prenons un flingue ?

Cela dit, il n'était pas contre passer un peu de temps avec la petite miss armée d'un flingue. Les Watchers avaient tendance à se méfier des armes à feu mais à ses yeux, c'était une arme comme une autre, et toute arme était utile.

- Bref, j'y vais, et si quelqu'un vient que ce ne soit pas par égard pour ma vie, continua-t-il avant qu'Emilie ne puisse répondre à sa question rhétorique. Je suis un grand garçon.

Il se dirigea vers la porte, s'arrêta dans l'embrasure et se retourna pour lancer un de ses sourires charmeurs au major.

- Dana, love, if I don't make it back, my only regret will have been that we never shagged.

Sur ces bonnes paroles, il lui fit un clin d'oeil et sortit de la pièce. Et qui l'aime le suive, c'était bien ça l'expression en français ? Ou plus exactement, qui était aussi pro-actif que lui le suive.

Il fallut quelques secondes à Owen pour réaliser que depuis la dernière remarque de Lucas il regardait le major avec une sorte de mélange entre un sourire narquois et un rictus parfaitement niais.
Et il lui fallut quelques secondes de plus pour réussir à le supprimer. Peut-être pas totalement, d'ailleurs.
Il n'aurait sans doute pas dû zapper tant de fois les soirées étudiantes occupées à mater les filles et à faire des blagues salaces, il n'était pas assez aguerri de ce côté là.

"Alors, major, on établit un camp de base ou on va protéger de lui même votre petit copain en claudiquant joyeusement derrière lui?"
Il croisa les doigts mentalement dans l'espoir de la deuxième solution.

[HRP]L'immeuble était situé où dans Paris exactement? Et ils étaient à quel étage?

Corinne, tu bosses avec une Tueuse? OMG!!!!!!!!![/HRP]

« Lucas, wait ! » fit Dana en lui emboîtant le pas après la remarque d’Owen, en essayant de ne pas avoir entendu la dernière phrase de Lucas. « Je ne pense pas que nous devions nous séparer. On n’a aucun moyen de communiquer, et… enfin, il y a un millier de raisons qui font que ce serait une très mauvaise idée. Si tu veux vraiment y aller maintenant, nous y allons tous. Ou alors on reste tous ici en attendant le jour. » Elle failli ajouter ‘soit raisonnable’, mais ne savait que trop bien à qui elle s’adressait. Elle se retourna vers Owen, en fronçant les sourcils. « And he’s not my boyfriend. »

Elle leva un regard interrogateur sur la Slayer et l’américaine pour un swing vote. Elle-même hésitait. A mesure que le choc de la transition était absorbé, son instinct reprenait le dessus, et il la poussait aussi à agir, à enquêter sans perdre de temps. D’un autre côté, Owen avait raison – pas pour le boyfriend, pour le camp de base – et les élancements douloureux de son bras insistaient aussi pour qu’ils se reposent un moment à l’abri.


[HRP]On n'a jamais défini exactement l'emplacement du QG (hey, c'est secret !) - disons vers les jardins du Luxembourg. On était vers le quatrième étage, par exemple.[/HRP]

"Oh, yeah, I think we all heard that."
Le sourire était revenu. Il essaya de le combattre à nouveau. Ah, tiens, en remuant les doigts de la main droite ça marchait impec, la douleur, pour effacer le moindre sourire.
"De toute façon, il va nous falloir de quoi faire de la lumière pour vérifier l'état du plancher et des escaliers avant de s'y aventurer. J'ai comme l'impression que la carte Vitale ne nous sera d'aucun secours si on se casse une jambe..."

[HRP]'spa la porte à côté, les cimetières, alors.

Il était de quel genre, l'immeuble? Et les cages d'escalier? Bois/tapis/etc ou beton nu? [/HRP]

OK je suis peut être brouillonne, encore un peu sonnée mais lui c'est un crétin fini. On ne va pas s'entendre, lui et moi
La nuit était encore jeune, il était vrai qu'il y avait peu de chance pour qu'elle s'endorme ou se repose mais suivre le bon vouloir de Lucas lui faisait grincer les dents. Elle rajusta son sac sur son épaule et haussa les épaules en réponse au regard interrogateur du major.
Comment te sens-tu, Owen ?


[HRP]Jaouen, elle n'a pas avoué son identité secrète mais bon j'essaye ne pas trop l'irriter.
J'espère qu'Owen a gardé mon briquet pour les torches[/HRP]

"Not that well. Mais mieux que tout à l'heure. Je cracherais pas sur quelques heures de repos, mais je ne serais pas franchement emballé par l'idée de rester là tout seul."

[HRP]Ah, je croyais l'avoir rendu. Et c'est sûrement sorti de l'esprit d'Owen. [/HRP]

- Tu devrais écouter Owen, love, répondit Lucas en regardant Dana droit dans les yeux.

Dans son esprit, ce n'était qu'une conversation entre eux deux, les deux seuls à être véritablement aguerris à ce genre de situation. Il ignora royalement toute remarque d'Emilie ; de toute façon, ce n'était pas la première fois qu'il se mettait une Slayer à dos. Il se rapprocha d'un pas et baissa un peu la voix, inconsciemment, justement parce que d'après lui ça ne concernait qu'eux deux.

- Le gosse a raison. Vous êtes crevés, tu es blessée, lui il est à bout de forces, c'est bon. Le choix stratégique c'est que vous restiez ici. J'ferai gaffe, j'y arrive parfois, ajouta-t-il avec un sourire en coin. Je reviens vite. Le temps d'un aller-retour à Montparnasse. Girlfriend.

Dana soutint son regard, sans chercher à masquer son hésitation, lutant contre une furieuse envie de lui prendre la main, n'osant pas devant les collègues qui les regardaient, mais aussi car elle se méfiait de lui - enfin, surtout d'elle par rapport à lui.

"We do need a rest. And we do need to know what we’re facing. But… I just don’t want you going out there alone. Okay, ce que je vous propose,” enchaîna-t-elle en se tournant vers les autres, “c’est qu’on aille ensemble faire un tour vite fait, pas loin, juste pour évaluer la situation. Après on revient ici et on se repose, on verra ensuite en fonction. Je préfère qu’on reste groupés, mais si quelqu’un veut rester nous attendre ici, pas de problème."

Elle fouilla ses poches mais ne trouva rien d’utile, tout ce qui aurait pu servir, briquet, boussole, couteau, était dans le gilet de mission qu’elle avait dû enlever pour déployer ses ailes, et qui ne les avait pas suivi.