Une nuit agitée en perspective (Ouvert à tous)

Corinne a écrit:C'est stupide, il fait nuit noire et il n'y a visiblement aucun éclairage. Owen tient à peine debout, Dana est blessée
Dans tous les cas, hors de question que tu partes seul, tu es toujours armée, Veronica ?

- Yep, répondit Veronica en sortant son arme.

Elle en retira le chargeur d'un geste fluide, puis éjecta la balle logée dans le canon pour en vérifier l'état. Elle vérifia vite fait le chargeur - il lui restait 6 balles en tout - et le remis en place avec un claquement sec.

- Tout a l'air ok, mais je ne peux pas en être sûre avant d'avoir tiré. Et je ne suis pas certaine que ce soit une excellente idée de gâcher une munition pour vérifier, alors on verra bien... si l'occasion se présente.

Quand Lucas insista pour aller explorer l'extérieur, Veronica fut tentée de le suivre, mais séparer le groupe ne lui semblait pas une bonne idée. Il insistait, et Veronica hesitait. Dana ajouta alors :

"We do need a rest. And we do need to know what we’re facing. But… I just don’t want you going out there alone. Okay, ce que je vous propose,” enchaîna-t-elle en se tournant vers les autres, “c’est qu’on aille ensemble faire un tour vite fait, pas loin, juste pour évaluer la situation. Après on revient ici et on se repose, on verra ensuite en fonction. Je préfère qu’on reste groupés, mais si quelqu’un veut rester nous attendre ici, pas de problème."

Veronica décida d'intervenir. Ce n'était vraiment pas le moment que le groupe se disloque, et partir à l'aventure sans prendre un peu de repos avant serait complètement stupide.

- The Major's right Lucas, and if I'm not mistaken, she's still the boss around here... Elle ne savait pas grand chose sur Lucas, mais elle espérait que cet argument le ferait réfléchir, et inciterait peut-être Dana à insister plus fermement. At least your boss, ajouta-t-elle avec un regard rieur mais complètement dénué de provocation à l'intention de Dana. Explorons plutôt le bâtiment dans un premier temps, sécurisons le périmètre dans lequel nous nous trouvons pour l'instant, et nous y trouverons peut-être assez d'indices pour anticiper ce qui nous attend à l'extérieur. Si l'on trouve un endroit safe, on se repose quelques heures, et dès que le jour se lève on sort. Qu'est-ce que vous en pensez ?


[HRP] Ah ptaincomme vous y allez bande de sales, même pas le temps de poster des réponses aux questions qu'on me pose, tsssss...
Désolée, je ne peux pas intervenir souvent[/HRP]

- Look, love, tu me connais pas, lui répondit Lucas avec un sourire qui, en d'autres circonstances, avec la bonne personne (ou plusieurs d'entre elles), aurait été désarmant. Tu m'ôteras pas une idée de la tête. Je sors. Maintenant.

Il se retourna vers Dana, ses mains à plat l'une contre l'autre, mais il n'avait en rien l'air d'un enfant de choeur, pas avec son expression. Irrévérencieuse, et pourtant respectueuse. A man of contradictions.

- Je te dirais que je suis désolé, mais ce serait mentir. J'ai jamais été un fan de l'autorité, et encore moins quand on est paumé va savoir où. Tu ferais mieux de te reposer. Ecoute Owen, écoute la petite miss yankee. Je reviens vite. J'meurs pas facilement.

Et à moins que la petite miss yankee ne soit prête à le flinguer pour l'empêcher de sortir, il partait. Maintenant.

HRP: Vi, on est méchants à poster comme ça. :p Sinon plus sérieusement, Lucas se casse pour de bon, là, quoi que vos personnages disent (mais pas quoi qu'ils fassent, donc). Me regardez pas, c'est pas ma faute, il en a toujours fait qu'à sa tête.

Veronica leva les yeux au ciel. Elle ne comprendrait jamais cette propension des hommes à faire des choses stupides juste pour avoir l'air se conduire en mâle... On n'était pas là pour voir qui avait la plus grosse bon sang !

Elle soupira ::après tout, what do I care ?:: et s'adressa à Lucas d'un ton posé.

- Right, very mature... Tu nous laisses le choix entre t'accompagner dans ta virée sans savoir ce qui nous attend, ou te laisser y aller seul avec les risques que cela comporte pour toi comme pour nous. En gros tu fais de nous soit des inconscients soit des couards... As far as I'm concerned, you can go, I'm not going to shoot you just to mark my point. You wanna go ? Fine, whatever. On va pas passer la nuit là-dessus. Pour l'instant, je reste ici avec ceux qui ont besoin d'un peu de repos, et j'en profite pour explorer le bâtiment. D'ailleurs, ajouta-t-elle en se tournant vers les autres, je propose qu'on ne se sépare pas tout de suite et qu'on l'accompagne jusqu'à la sortie. On verra bien à ce moment là si c'est une bonne idée.

Lucas ne s'était pas arrêté dans son élan pour écouter le discours de la petite, mais avait continué tout droit vers la sortie. Et soit dit en passant, il n'avait aucune insécurité quant à sa taille, merci beaucoup. Il ne tenait pas à ce que qui que ce soit se joigne à lui, il ne les considérait pas comme des lâches s'ils décidaient de rester. Au contraire. Ce n'était pas une prise de position macho ; c'était sa nature.

Les escaliers n'étaient pas en excellent état, et Lucas les descendit en s'attendant à moitié à ce qu'une marche lâche sous lui, mais il arriva en bas sain et sauf et se dirigea d'un pas décidé vers le hall, la sortie. Il se plaqua contre l'embrasure de la porte à moitié arrachée et jeta un coup d'oeil dehors.

HRP: Libre aux vôtres de le rejoindre si vous voulez. Sinon, il se passe quoi dehors ? S'il s'y passe quoi que ce soit.

C’aurait été n’importe qui d’autre, Dana n’aurait pas bougé. Elle l’aurait laissé bafouer la logique, la prudence et les ordres, et tant pis. Oui mais c’était Lucas. Impossible à raisonner, sûr de lui non sans justification, et qui ne faisait après tout que ce qu’elle-même brûlait de faire. Et puis, d’un point de vue tactique, avec une Slayer bien diminuée (mais à ne pas négliger, Dana savait que même sans pouvoir il ne fallait pas les sous-estimer), il était le meilleur combattant du groupe. Elle eu un regard en coin vers l’Américaine avec son flingue. Mignonne comme tout, mais pas bien impressionnante, saurait-elle se défendre une fois ses quelques munitions épuisées ?

« What the hell… Je vais avec lui », annonça-t-elle en resserrant le lambeau de T-Shirt qui bandait son front entaillé. « Il a tort et il ne changera pas d’avis, mais je pourrais peut-être le convaincre de faire vite et attention. Vous pouvez venir avec nous, explorer l’immeuble ou nous attendre, comme vous voulez. On se retrouve exactement ici dans… » elle regarda la montre arrêtée à son poignet et soupira, puis leva les yeux « quand la lune sera à la verticale, ça devrait faire environ une heure. »

Puis elle s’élança prudemment dans l’escalier à la suite du sorcier têtu. Back home, elle n’aurait pu laisser passer une telle insubordination, surtout en public, quitte à le contraindre physiquement. Mais ici, c’était presque libérateur d’abandonner un commandement dont elle ne voulait pas et qui ne signifiait rien. Tant pis pour ce qu’en penseraient les autres, tant pis pour les conséquences éventuelles au retour. Si déjà il y avait retour, ce serait bien.

Elle rattrapa Lucas au moment où il atteignait l’ancien hall d’accueil, qui hébergeait la façade « publique » de l’immeuble des Watchers, sous une couverture bien banale et ennuyeuse de société de réassurance. Ici, les quelques indices qu’elle relevait au passage portaient à croire que l’activité administrative était effectivement la seule ayant pris place en ces lieux, et elle ne trouvait aucune explication rationnelle à cela.

Elle jeta un regard à l’extérieur, la rue était déserte et sinistre avec ses lampadaires éteints, le seul éclairage venant d’un feu de circulation, rescapé miraculeux, faisant varier ses couleurs pour une circulation fantôme. Le long des trottoirs, la plupart des voitures n’étaient que carcasses incendiées, toutes les vitrines étaient soit barricadées derrière d’épais rideaux de fer, soit crevées et pillées.

« Sympa comme quartier… what the frack happened here ?»


[HRP]Niveau mécanique du jeu, comme pour un JdR papier, c'est plus simple si on reste groupés, mais aucune obligation bien sûr, on s'arrangera sans problème si vos persos ont assez de bon sens pour rester tranquilles, c'est vous qui voyez. [/HRP]

Voyant Dana s'élancer à la poursuite de Lucas, Veronica soupira de nouveau.
Elle se tourna vers Owen et Emilie :
- comment vous sentez-vous ? Surtout toi Owen ? Si vous voulez rester là, pas de souci, je peux rester avec vous, mais il serait plus prudent de ne pas se séparer, même si ça veut dire rejoindre les deux héros en bas.
Elle esquissa un pas vers la porte, espérant qu'ils prendraient leur décision avant qu'il ne soit trop tard.

Comme si on avait vraiment le choix ! Lucas est le seul à avoir les qualifications nécessaires pour nous ramener à travers un portail magique, sans vous vouloir te vexer Owen.
Mais la décision de Dana l'avait glacée, c'était contraire à tout ce que les Watchers lui avaient imposé comme discipline, elle devait avouer qu'elle avait aimé se couler dans cet environnement maîtrisé, même si c'était parfois pesant. Désormais elle était seule, dans un environnement clairement hostile et elle n'était pas sûre de pouvoir se fier à ses nouveaux compagnons.
Tu as survécu à pire, accroche-toi à cela. Elle ramassa son poignard et le glissa derrière son dos, dans la ceinture de son jean.
Tu es prêt, Owen ?



Je dois avouer que c'est tentant de donner des sueurs froides au MdJ , ce sera pour une prochaine fois
Non non, je suis sérieux, le libre arbitre n'est pas un vain mot ! Mais c'est gentil quand même ^^

"Holy shit, it's fucking madness!"
Il l'avait plus murmuré qu'autre chose, sans se soucier de savoir si Emilie l'avait entendu. Il répondit à sa question d'un haussement d'épaules, et rejoignit les deux filles à contre-coeur.
"All right, let's go. But if we die, I will not speak to Lucas ever again."

Dana sourit en entendant successivement trois personnes les rejoindre. Sans se retourner, elle murmura

« Blessed be the responsible people… Tu as gagné, on part en reco, mais au moins sans se séparer. J’imagine que tu aurais préféré le contraire, mais c’est un risque que je refuse de courir. »

Elle s’appuya sur un pan de mur et se redressa aussitôt, en tentant de dissimuler la grimace de douleur de la blessure de son bras qui s’était rouverte. Elle avait perdu l’habitude qu’une plaie dure, et ce n’était franchement pas quelque chose qui lui manquait. Restait à espérer qu’il n’y ait pas de vampires dans les parages, rien de tel que du sang frais pour les attirer comme des requins urbains. Quelqu’un avait mentionné qu’ils étaient peut-être dans un monde sans aucun surnaturel, ça expliquerait la perte de leurs pouvoirs, non seulement magiques ce qui pouvait arriver, mais aussi ceux de la Slayer et les siens. Du coup, pas de vampires ou démon, mais depuis toujours, les humains et leur folie autodestructrice inquiétaient le major plus que les « monstres » officiels. Dans cette ambiance post-apocalyptique, il fallait s’attendre à tout.

De sa main intacte, elle s’arma d’une petite barre de métal, reste d’une lampe de bureau au pied lesté, qu’elle ramena contre son avant-bras comme une matraque discrète ; puis en restant courbée, elle traversa le trottoir de quelques pas rapides et souples et s’accroupit entre deux carcasses de véhicules. Aucun son proche, aucun mouvement… elle attendit encore quelques secondes puis se retourna vers ses camarades et fit un signe révérencieux de la main pour inviter Lucas à prendre le relais. Après tout, c’est lui qui voulait partir en balade nocturne. Il avait cependant raison sur un point, l’adrénaline et la concentration d’une mission étaient positives pour se dégager les idées et oublier la douleur et la peur.

Emilie sourit aux paroles d'Owen, au moins il n'avait pas perdu son sens de l'humour. Espérons qu'il tiendra le coup. Réunis à l'entrée de l'immeuble, ils pouvaient enfin découvrir leur nouvel environnement. La rue était déserte, Emilie leva les yeux pour observer les fenêtres, aucune lumière ne filtrait. Si quelqu'un vivait aux alentours, il se cachait bien. Elle reporta son attention sur le major, cachée derrière un véhicule et leva de nouveau les yeux. Il y avait peu de lumière, même la lune se faisait discrète, en ne dévoilant qu'un quart d'elle-même.
"Si j'habitais dans ces immeubles, si j'avais pris l'habitude de me calfeutrer sitôt la nuit tombée, ne serais-je pas alarmée par des individus se déplaçant furtivement ?" pensa t'elle.
Elle chercha la capuche de son sweat noir et cacha ses cheveux blonds. "Sans compter que si nous nous déplaçons en mode commando, nous risquons de mettre deux fois plus de temps que prévu pour arriver à ce foutu cimetière."
Elle s'engagea sur le trottoir, suffisamment loin du mur pour voir venir une attaque, au moins avoir quelques secondes pour réagir et commença à marcher d'un pas tranquille.

Owen observa d'un air perplexe les attitudes totalement opposées des deux filles. D'un côté le major qui jouait à cache cache, de l'autre la Tueuse qui avançait comme si elle avait juste un pack de lait à aller chercher à l'épicerie du coin.
Dana avait une bien plus grande expérience du terrain, mais elle venait de subir une perte énorme, et avait l'air suffisamment déboussolée pour abandonner le commandement au profit de Lucas.
Emilie avait l'air d'avoir gardé la tête sur les épaules, mais manquait d'expérience de ce genre de situation.
Le plan du major réduisait les risques de rencontre. Mais ils auraient l'air extrêmement louche à qui les verrait, et risquait de provoquer des incidents. Emilie était plus susceptible de croiser du monde, que ce soit un bien ou un mal, mais sans attirer les soupçons.

De toute façon, il ne se sentait pas en état de s'accroupir et autres galipettes à la suite du major. Et il ne pouvait pas se résoudre à laisser Emilie avancer sans compagnie. A deux, ils attireraient moins l'attention qu'une fille seule.

Enfonçant ses mains dans les poches, il rejoint rapidement la jeune fille. Il hésita un instant à lui prendre le bras pour parfaire la couverture, mais opta pour un peu de réserve. Il tenait beaucoup à ses dents.

Lucas aurait vraiment, réellement, sans aucun doute possible et de très, très loin, préféré partir en reconnaissance tout seul. Avec toute la petite troupe, il n'arriverait jamais à quoi que ce soit, et il sentait une mauvaise migraine poindre au milieu de son front. Brilliant. Absolutely bloody brilliant. Sans doute un mélange d'irritation, de prise de tête et de manque de magie.

Et alors entre le major qui se la jouait militaire et les deux autres qui se baladaient limite les mains dans les poches... Il était très fortement tenté de tourner les talons et de partir dans la direction opposée. Il se pinça l'arête du nez, ne se doutant pas le moins du monde que c'était un geste copyrighté par Giles sans quoi il n'en aurait rien fait, soupira, puis releva la tête et lança un coup d'oeil à l'américaine, se demandant si elle était aussi dépitée que lui.

Rien n'y faisait, de toute façon, il n'avait pas le choix. Le peu de conscience qu'il avait lui interdisait de partir dans l'autre direction. ...non, ok, c'était surtout à cause de Dana. Il rattrapa les deux badauds et les dépassa d'un pas vif.

- On n'est pas ici pour flâner dans les rues. Si vous pouvez pas accélérer le pas vous feriez mieux d'attendre aux headquarters-that-aren't, leur dit-il au passage.

Ce n'était même pas dit méchamment, cela dit, et il pensait mériter des brownie points rien que pour ça.

"Tu manques pas d'air. On va probablement tous se faire buter grâce à toi et ta petite envie de jouer les têtes brûlées bornées, mais nous au moins on ne restait pas planté sur le pas de la porte les bras ballants. Et on ne rampe pas sous les bagnoles..."

- Si t'as pas envie d'être là, dégage et rentre au QG.

Là, pour le coup, Lucas n'empêcha pas sa remarque d'être cinglante, balancée négligemment par dessus son épaule sans un regard en arrière. Il préférait après tout se concentrer sur les alentours, et ce qui pourrait leur sauter dessus. Jouer la tête brûlée bornée tout seul lui serait parfaitement allé, thank you very much.

Catastrophée, Dana regarda avec incrédulité le petit groupe se déliter et se manger le nez. Entre ceux qui sortaient à découvert, sans imaginer un instant que dans un environnement aussi délabré, des snipers aux aguets ne seraient pas surprenants, les autres qui s’engueulaient en pleine rue, et Lucas – sans surprise pour le coup – qui les envoyait paître… Finalement, elle aurait mieux fait de garder un commandement plus ferme. She was the boss of them, after all.

« Ca suffit ! » s’écria-t-elle tout en gardant la voix basse. « Vous vous rendez compte de la situation ? Lucas, on fait ce que tu voulais, alors un peu de patience. Les autres, un minimum de discipline, s’il vous plaît. On va chercher un immeuble en meilleur état d’où on aura un point de vue élevé. Et discrètement bon sang… »

Veronica n'avait fait que quelques pas en dehors du building, se tenant dos au mur, obersvant les fenêtres alentours, le ciel obscur, les carcasses de voitures, les papiers, journaux et débris divers éparpillés partout comme dans un mauvais remake de New-York 1997.
Le spectacle qu'elle découvrait la déroutait complètement. Etait-ils encore à Paris ? étaient-ils encore sur terre ? etaient-ils encore dans leur dimension ? etaient-ils encore maintenant ?
La remarque acerbe de Lucas à l'encontre d'Owen la ramena à la réalité (quelle réalité ?). Suivit le rappel à l'ordre de Dana. Rappel à l'ordre, tu parles. Il lui semblait que l'égocentrisme de Lucas n'avait aucune limite, ni les siennes propres, ni celle de son supérieur...
Pour l'instant, elle ne dit rien (pas la peine d'en rajouter), et se rapprocha du petit groupe, en gardant le dos au mur et son arme à portée de main.

Like hell they were doing what he wanted, mais Lucas n'en écouta pas moins Dana. Elle restait son supérieur, après tout ; il continuait d'espérer pouvoir rentrer chez eux. Il se mit donc à couvert dans l'embrasure d'une porte délabrée, dos au mur, non sans être aux aguets des fois que quelque chose ou quelqu'un l'attaque de l'intérieur.

Puis il attendit que les autres arrivent à sa hauteur. Il attendit les prochains ordres de Dana.

Et discrètement bon sang… »
Emilie avait envie de hurler, elle était discrète. Chacun était habillé en couleurs sombres, la rue n'était pas éclairée, l'ombre des immeubles les protégeait, ils étaient loin d'être à découvert. Bien sûr Lucas n'avait pas pu s'empêcher d'appuyer sur quelques boutons et cela avait marché avec Owen, à croire que le passe-temps du sorcier était de faire exploser toute personne qui l'approchait.
Pourquoi chercher un point de vue élévé ? Elle voyait mal ce qu'ils pourraient voir dans la nuit à peine éclairée, à part la succession des toits de Paris. Qu'est-ce que la major savait qu'ils ignoraient ? Elle leva de nouveau les yeux, un dragon chercherait de la hauteur afin de pouvoir juger du territoire, de pouvoir repérer ses proies.
"Il est toujours en elle, elle n'y a plus accès mais il est là"
"Allons rejoindre l'autre trouduc, Owen" Elle se retourna vers Veronica pour lui faire signe qu'ils se mettaient en route vers Lucas.

Avec un haussement d'épaule, Owen suivit Emilie en jetant quelques coups d'oeil en l'air, à la recherche d'un immeuble qui conviendrait à Dana.
Tout cela était assez absurde, ils ne pouvaient savoir quel était le mode de déplacement le plus prudent sans avoir vu le comportement des autochtones. Pour ce qu'ils en savaient, l'approche d'Emilie était peut-être la meilleure des trois.
Ou la plus suicidaire. Mais ce n'est pas en se jetant au hasard dans les rues, de nuit, qu'ils pourraient savoir ça avant qu'il ne soit trop tard.

Avec plus ou moins de discrétion, le petit groupe se reforma et se déplaça d’un bloc d’immeuble à l’autre en silence. Partout, c’était la même impression de désolation, de décadence. Pour les Watchers qui se regardaient avec inquiétude, la sensation commune, bien que difficilement formulable en mots, était que ce monde n’était pas complet, il lui manquait quelque chose, mais quoi ? Il y avait de la terre et du ciel, de l’eau, du feu. Représentés par les oiseaux et les rats, des animaux s’y déplaçaient ; et bien que les rues soient désertes, la vie n’était pas loin, on sentait que des humains y naissaient, vivaient, et mouraient, sans doute aussi avec leurs passions caractéristiques. Mais il manquait quelque chose. La réalité. Ce monde existait, mais il sonnait creux, un peu un corps sans âme, ou une âme sans corps, au choix.

Pour Owen et Lucas, cela prenait une acuité particulière, comme s’ils avaient perdu un sens… ou plusieurs. Emilie devait composer à chacun de ses mouvements avec une perte de puissance et de coordination, qui lui donnait presque l’impression d’être en fauteuil roulant par rapport à son être habituel. Quant à Dana, elle réalisait seulement à quel point le dragon avait de plus en plus fait partie d’elle ces derniers temps, et qu’elle l’utilisait en fait inconsciemment beaucoup plus souvent qu’elle ne l’admettait. Une zone d’ombre à fouiller du regard, une odeur à suivre, un obstacle à déplacer ? Tout ce qui devenait presque facile, naturel, voire simplement possible, opposait à présent une froide résistance. Seule Veronica, bien que peu à l’aise, n’était pas affectée.

Ils atteignirent bientôt un carrefour débouchant sur une vaste place en laquelle, malgré quelques différences, on reconnaissait le parvis de la tour Montparnasse. En restant à couvert derrière un reste de bus incendié, les Watchers pouvaient observer quelques groupes de gens rassemblés autour de braséros ou de foyers ouverts, se disputant bruyamment et se passant des bouteilles.

Owen observa nerveusement la quarantaine d'individus qui peuplaient la place.
"Ok, on est allé trop à l'ouest. Si on retourne un peu sur nos pas, on pourra prendre les petites rues pour aller vers le cimetière. Je tiens pas trop à faire connaissance avec la faune locale pour le moment. What about you, Major?"
Ce n'était qu'un chuchotement, mais le temps qu'il dura et au delà, Owen fixa franchement Dana du regard. Il ne fallait pas laisser croire à l'autre frappadingue que c'était à lui qu'on demandait son avis.

Bloody hell. Pourquoi au juste est-ce qu'ils n'avaient pas pu tomber sur un petit groupe de clochards, plutôt qu'une place qui en était remplie ? Là, Lucas se serait risqué à aller se joindre à eux. Mais alors qu'une bonne trentaine d'individus pouvait se retourner contre lui ? Thanks but no thanks.

- Ils ont l'air d'avoir du courant là-haut, fit-il remarquer à Dana, indiquant le haut de la Tour d'un signe de tête. Ca vaudrait la peine d'aller voir ça de plus près.

Bien sûr, c'était aussi extrêmement risqué. Il n'empêchait que les personnes (ou démons, ou autres !) qui se trouvaient dans la tour avaient de l'électricité, et avaient donc du pouvoir en ce monde. C'était toujours pratique de connaître les gens de pouvoir.

« J’aurais bien proposé d’y faire un tour d’un coup d’aile, mais… » chuchota Dana avec une grimace. « Owen n’a pas tort pour le cimetière, mais je doute qu’on y trouve autre chose que des stèles. Enfin, je ne l’explique pas, et ça vaudrait le coup de vérifier. Mais si on tombe quand même sur des vamps, on aura l’air fin sans rien pour les affronter. » Elle releva la tête vers les étages élevés de la tour, qui brillaient dans la nuit comme un phare de technologie. « C’est quand même tentant, là haut, mais comment les infiltrer ? »

A cet instant, plusieurs paires de phares trouèrent l’obscurité de l’autre côté de la place, faisant taire quelques instants les conversations des hommes en attente. Plusieurs voitures, surtout de gros tous-terrains, s’arrêtèrent un instant devant l’entrée principale de la tour dont le porche s’illumina. Une dizaine de jeunes femmes et d’hommes vêtus d’épais manteaux de fourrure s’engouffrèrent dans le bâtiment, puis tout s’éteignit brusquement, et les véhicules redémarrèrent.

- J'veux m'incruster à la fête qu'ils font là-haut, murmura Lucas alors que les jeunes gens emmitoufflés entraient dans la tour. Ou à défaut de ça me farcir un chauffeur.

Laisser à quiconque le temps de l'arrêter ? Même pas drôle. Il lança un sourire à Dana et partit au pas de course, discret malgré tout, dans une des rues transversales, piquant un véritable sprint dès qu'il fut à couvert. Il connaissait le quartier, et il arriverait bien à couper le chemin d'une voiture, avec un peu de chance. Bon, il se serait senti mieux si la magie crépitait au bout de ses doigts, mais tant pis. Au moins il n'avait plus la nausée ; il prenait ça pour un bon présage.

Veronica ne se donna même pas la peine de lever les yeux au ciel. Elle sortit son arme et se tourna vers Dana, un sourire en coin :
- vous voulez que je lui tire dans le genou ?

Avec un soupir, Veronica rengaina son arme. Elle n'avait bien sûr jamais eu l'intention de tirer sur Lucas, mais tout au fond une toute petite partie d'elle en mourait d'envie.
- Intéressant de voir jusqu'où va votre autorité, Major... Encore une fois, il faut choisir entre séparer l'équipe, ou faire prendre des risques à l'ensemble.
Elle observa le brasero le plus proche d'eux.


[HRP] Meujeuh, sont comment les mecs du brasero ? Mon idée est d'en attirer un ou deux (ou trois s'ils sont trois) vers nous discrètement, sans ameuter la place entière, en se la jouant "filles faciles" : résisteront-ils à trois femelles aguicheuses ? (on planque Owen, sauf si un des mecs est intéressé :-p). Pis une fois hors de la vue des autres : hop, que je te rouste, et que je t'interroge... Tu peux me décrire un peu la scène voir ? Merci [/HRP]

Owen observa d'un air critique le va-et-vient de l'arme.
"Même si c'est pour la bonne cause, vaudrais-mieux éviter de se servir de ce genre de truc."
Avec un sourire, il ajouta:
"Sauf si tu as un silencieux, peut-être..."

La tour était haute, bien haute pour une ville plongée dans le noir. Est-ce que les lumières qui brillaient à son sommet n'étaient alimentés que par des générateurs, ou la tour entière était-elle en état de fonctionnement? Ca faisait une sacré hauteur. Un paquet de marches à monter. L'idéal pour arriver en zone inconnue et probablement hostile en étant frais comme un gardon.
"Alors, ce coup-ci, qui veut faire quoi? Ca va être rigolo, je le sens..."

Emilie était fatiguée, elle avait froid. Elle n'aimait pas ce qu'elle voyait autour d'elle, plus elle passait du temps dans ce monde, plus elle avait l'impression qu'il la rejetait : c'était une impression bizarre, un peu paranoïaque mais elle se sentait de plus en plus mal, elle avait été soulagée de voir la place et la troupe s'arrêter, elle pouvait se reposer un peu.

Le passage des véhicules l'avait confrontée dans ses idées : ces gens visiblement riches, portant de la fourrure ce qu'elle détestait n'avaient eu aucun regard pour les miséreux près des feux. Ce monde puait à bien des égards. Bien sûr Lucas avait voulu voir de plus près, sans tenir compte d'eux.
"Quelle importance, après tout il avait clairement montré son mépris pour leurs opinions" pensait-elle, son regard était hypnotisé par les flammes, c'est à peine si les paroles de ses compagnons parvenaient jusqu'à elle. Elle n'avait aucune envie de rencontrer les gens de la tour, il y a peu de chances pour qu'ils montrent de la compassion pour leur situation, elle avait juste envie d'avoir chaud et de se reposer.
D'un pas incertain, elle se dirigea vers les braseros.

Dana n’eu pas le temps d’intervenir pour arrêter Lucas, il s’était soigneusement arrangé pour cela, et ne put que se prendre la tête dans les mains avec un long, un très long soupir. Il passait franchement les bornes, à ce niveau, ce n’était plus de la provocation mais de l’inconscience pure et simple. Elle releva les yeux sur Veronica, se demandant même un instant si l’Américaine brandissant son arme était sérieuse – après tout, il y avait presque de quoi.

« Just… just don’t mind him. Ca ne sert à rien, j’ai déjà beaucoup trop essayé. » Elle regarda le jeune sorcier s’éloigner de sa démarche féline. Elle était vraiment en colère, humiliée dans son commandement, et mortellement inquiète pour lui, mais il était hors de question de lancer les autres dans une aussi folle tentative. En se mordant la lèvre, elle dut admettre que seule, elle l’aurait pourtant volontiers suivi, où qu’il aille et quoi qu’il fasse. Mais elle était responsable du petit groupe, malgré son autorité sérieusement émoussée, pas question de leur faire courir un tel risque. « On le laisse faire, il ne nous laisse pas le choix, mais cette fois il va trop loin. En attendant, nous… Fuck, what now ? »

La slayer venait de se lever et se dirigeait droit vers le brasero le plus proche. Ils avaient tous perdu la raison ou quoi ? Certes, les circonstances s’y prêtaient, mais il fallait pouvoir compter sur sa santé mentale pour faire ce boulot.
« Ca va vous sembler difficile à croire », reprit Dana d’un ton las à l’attention de Veronica, « mais d’habitude, on a une discipline très correcte dans nos rangs. » Enfin non, pas Lucas, mais les Watchers dans leur ensemble, oui !
Si Emilie avait un plan, ça aurait été plus simple de leur en faire part. Et si ce n’était pas le cas, ce serait fou de se montrer tous. « Elle veut peut-être leur faire le coup de la jeune fille en détresse ? Mais j’aurais préféré qu’on ne soit pas vraiment en détresse pour ça. Veronica, allez avec elle pour vous en assurer, je reste à couvert avec Owen, au cas où. Mais rejoignez-nous dès que possible, je vous en prie. »

[HRP]Sorry pour le retard de la réponse, j’étais absent quelques jours, ça a été plus long que prévu. Bah dites-donc, on est mal barrés là ! Mais j’ai un plan. :-P
Pour Fan’ : Sorry on ne te suit pas cette fois, mais du coup Lucas peut se lâcher. OK pour l’infiltration, au moins le début, post direct ou MP si questions.
MG et Fac : C’est un peu le foutoir sur la place, donc vous pouvez approcher assez discrètement d’un groupe sur le bord. Ils sont trois gars costauds, crades, plutôt très surpris de vous voir, ils se taisent et restent immobiles dans un (tout) premier temps.[/HRP]

Veronica jeta un oeil rapide à ses vêtements : son tailleur pantalon était certes sale et en piteux état, mais il semblait encore bien trop "habillé" pour ce monde là. Toujours à couvert, elle retira sa veste et la jeta à Dana, sortit les pans de sa chemise pour qu'elle recouvre sa taille, et en fit sauter les trois premiers boutons d'un geste sec. Elle ébouriffa un peu plus ses cheveux défaits, et rejoignit Emilie d'une démarche quelque peu titubante quoique rapide.
- Oh hé oh Emy, attend un peu ! appela-t-elle d'une voix assez forte pour attirer l'attention des trois hommes les plus proches tout en essayant de ne pas ameuter toute la place. Elle rattrapa la jeune femme et, la prenant par l'épaule d'un air éméché, ajouta, de sa plus belle voix de poivrote :
- nan mais embête pas les monsieurs là, chuis sûre qu'ils ont autre chose à faire que de nous aider à trimballer une caisse de pinard trop lourde pour deux ptites m'oiselles. Elle espérait que le côté aviné masquait suffisammrent son accent. Elle sourit d'un air goguenard aux trois bonhommes. Scusez pour le dérangement hein. Posant un doigt sur sa bouche, elle fit mine de chuchoter la suite à l'oreille d"Emilie, tout en sachant qu'ils entendraient. Sssshhh, faut pas le dire qu'on a trouvé du pinard, sinon ils vont vouloir le prendre.
Elle fit pivoter la jeune fille et l'entraîna là d'où elles venaient. Restait à espérer que Dana et Owen se tenaient prêts, et que les trois brutes veuillent se garder cette aubaine pour eux seuls sans avertir la foule entière massée sur la place.

La voix de Veronica portait jusqu'à eux. Owen retint un soupir. Il ne se sentait pas en état de se battre, pas après cette soirée, pas contre trois gaillards plus baraqués que lui.
Il semblait qu'on ne lui avait de toute façon pas demandé son avis...

En regardant avec un sourcil levé l’Américaine s’éloigner vers un braséro, Dana se disait qu’elle ne manquait pas d’initiative ni d’un certain courage. Ceci dit, un peu plus de réflexion et de planification n’auraient pas fait de mal, même avec aussi peu de temps pour réagir. Elle regarda son poing que n’habitait plus ni force physique ni mystique, et se demanda si sa technique martiale seule suffirait à se tirer d’affaire. Owen n’avait pas l’air enthousiaste non plus. Quand à la Slayer, elle savait certes se battre, mais quels dégâts causerait une ado… ordinaire, face à des hommes robustes ? Tête de mule de Lucas, là, il leur aurait été utile.

Déjà, Veronica revenait vers eux en tirant une Emilie curieusement amorphe par le bras. Dana risqua un regard par-dessus leur abri improvisé pour voir si elles étaient suivies. Sur les trois gaillards qu’elles avaient approchés, deux leur emboîtèrent le pas en accélérant rapidement, tandis que le troisième se retourna et, deux doigts de chaque main à la bouche, poussa un sifflement strident d’alerte.

En jurant entre ses dents, Dana eu le réflexe de sortir son portefeuille et de le glisser dans un recoin de carrosserie du bus incendié. Si cela tournait mal, elle ne voulait pas qu’on trouve sur elle ses papiers militaires officiels, ni ses diverses fausses identifications. C’était un risque acceptable quand une puissante hiérarchie pouvait prendre le relais, mais pas seule en territoire inconnu.

Ca s'annonçait encore plus mal que prévu...
Owen fouilla rapidement leurs environs du regard, à la recherche d'une arme potentielle.

[HRP]Y a un truc à ramasser, dis?
Bouts de métal, pierres, tessons de bouteilles, etc... au choix. Tant que c'est pas absurde, n'hésitez pas à improviser ![/HRP]

Bien loin de se douter que ses qualités de combattant auraient été bienvenues sur la place, Lucas courait le long d'une rue transversale, espérant pouvoir trouver un véhicule esseulé. Bingo ! Les autres jeeps n'étaient pas visibles, et en voici une qui arrivait dans l'avenue qu'il venait de rejoindre. Heureusement, elle ne roulait pas vite (le chauffeur était en train de s'allumer une cigarette, lui semblait-il) et il prit son élan, grimpa sur une carcasse de voiture et atterrit à l'arrière de la jeep.

Le chauffeur laissa s'échapper un juron et freina brutalement, ce qui projeta Lucas sur le plancher du véhicule... et le remonta encore plus qu'il n'était déjà. C'était que ça faisait mal, ces conneries. Il se hâta de se redresser, puis s'ensuivit une bagarre des plus conventionnelles au cours de laquelle il ne fit pas que donner des coups, mais aussi en recevoir, et pas tous gentils. Le chauffeur était bien plus costaud que lui et Lucas était loin d'être au top de sa forme. Aucun os ne craqua, cependant, ce qui aurait été très gênant dans un univers sans magie. Heureusement que ce type n'était pas un vrai guerrier.

Lucas finit par avoir le dessus, ignorant la douleur qui irradiait son corps en plusieurs points, et il sortit son couteau pour le mettre à la gorge du chauffeur. Et il prit sur lui pour poser sa question en français :

- Il se passe quoi, dans la tour ?

Heureusement que ce type ne semblait pas vouloir garder quoi que ce soit secret. Une réception du maire, avec tout un tas de gens haut placés. Il était juste chauffeur, il pensait visiblement que Lucas voulait le dévaliser. Lucas ne prit pas la peine de le contredire.

- Et maintenant - sans me regarder comme un taré - tu vas m'expliquer pourquoi Paris est dans un tel état. (Il sourit de toutes ses dents.) Disons que je viens de me réveiller d'un long coma.

Et, si ça marchait pour les films de Danny Boyle...

Qu'est-ce que tu racontes ? je ne comprends rien Emilie se laissa néanmoins entraîner par Veronica, elle trébucha sur une pierre et sans la poigne solide de la jeune femme, elle serait tomber.

[HRP] Ado ? Hum... au début je lui donnais 21-22 ans puis je l'ai rajeunie, j'hésitais entre 17 et 19 ans. Bon on verra bien si elle survit cette pauvre Tueuse ;-)

Owen n'eut que quelques pas à faire pour trouver un objet contondant, qui avait dû faire accoudoir dans une vie précédente. Il n'était franchement pas droit et ne ferait passerait probablement pas le casting d'un film d'action, mais il tenait bien en main et donnait l'impression de pouvoir résister à quelques rencontres dynamiques avec des boites crâniennes.
Il reprit sa place auprès de Dana, avec beaucoup d'appréhension. Il hésita un instant sur l'opportunité de lui adresser un vibrant message d'adieu du genre "Adieu, Major. Lucas avait quand même raison sur un point, vous êtes rudement mignonne.", mais choisit finalement de ne rien dire. Après tout, il n'était pas sûr à 100% de mourir dans les dix prochaines minutes.

[HRP]Pas là de vendredi 17h à dimanche soir tard[/HRP]

Veronica grimaça. Cela ne se passait pas vraiment comme prévu...
Elle rejoint les autres vivement, et saisit son arme qu'elle arma. Elle ne pourrait pas tous les dégommer, mais cela leur en ferait peut-être reculer certains. Elle se tourna vers Dana :
- Sorry Major...

En entendant les mots de Veronica, Emilie releva la tête, essayant de reprendre contact avec son environnement. Owen était armé d'un baton, les yeux du major étaient concentrés, focalisés sur ce qui se trouvait derrière la Tueuse et Veronica avait sorti son arme.
Emilie se retourna, repoussa sa capuche et leva les mains, paumes vers l'avant.
S'adressant aux hommes qui arrivaient vers eux :
"Non ce n'est pas ce que je voulais, je cherchais juste un peu de chaleur. Je vous prie, nous ne cherchons pas les ennuis"

Dana jeta un coup d’œil en arrière, vers la rue dégagée, mais inconnue. Trois demoiselles et un jeune homme, tous exténués voire blessés, auraient-ils une chance de fuir ? C’était la seule alternative viable, étant donné la dizaine d’hommes qui se rapprochaient déjà, répondant à l’appel de leur camarade. Des clochards faisant la bringue… ou une milice en attente ? Finalement, à voir leur réaction précise et coordonnées, la place ressemblait bien plus à une salle des gardes en plein air, au pied d’un donjon des temps modernes. Just what they needed. Emilie tenta un début de diplomatie, mais n’obtint pour toute réponse qu’un poing fusant vers elle.

Plus d’autre choix qu’une violence bien inégale. Espérant n’avoir pas encore été repérée, Dana se glissa dans une zone d’ombre, ses doigts se refermant sur des briques, tous les muscles tendus. En périphérie de son champ de vision, Owen semblait se préparer de même, il ne manquait pas de cran pour un débutant. Trois hommes s’approchaient lentement mais avec détermination de Veronica, les mains levées et les yeux fixés sur le révolver. Dana calculait leurs chances, selon le nombre de balles de l’Américaine, les stratégies et surtout les coups de bol qu’ils pourraient avoir… mais les probabilités ne jouaient franchement pas en leur faveur, même en l’état actuel des choses – sans compter qu’au premier coup de feu, combien de renforts leur tomberont dessus ?

Ils étaient nombreux. Trop nombreux.
La fuite se faisait de plus en plus tentante. Mais les deux filles étaient trop proches de leurs assaillants pour avoir la moindre chance.
Et puis, il fallait bien être honnête, il n'était probablement pas en état d'atteindre le bout de la rue en courant. Ca n'incitait pas trop à prendre les jambes à son cou.

Emilie vit le poing partir, sans aucune sommation. L'homme ne daigna même pas lui adresser quelques mots. Instinctivement, elle essaya d'esquiver le coup mais son corps ne répondit qu'au ralenti, comme si elle était emprisonnée dans un filet, elle ne put l'éviter, il l'atteignit au plexus.

Elle tomba à terre, pliée en deux, essayant de reprendre sa respiration. Pour faire bonne mesure, il lui balança quelques coups de pied, elle sentit quelquechose craquer tandis que des vagues de douleur lui parcouraient le corps, elle lutta pour ne pas perdre conscience et se retrouver à leur merci

En temps normal, Emilie aurait dévié ce coup sans vaciller, et quand bien même il l’aurait atteinte, elle l’aurait ignoré comme une pichenette. La voir ainsi vulnérable était douloureux – mais sans doute pas autant que le direct qui venait de la mettre à terre. Repoussant toute réflexion à plus tard, Dana céda à ses instincts, non sans regretter que ce ne soit plus que les siens propres, et bondit sur l’agresseur d’Emilie par l’arrière, lui écrasant une brique à la base du crâne. Pendant qu’il s’effondrait, Dana feinta vers l’avant en une roulade préventive, s’attendant avec raison à ce que ses collègues ne perdent pas de temps à se retourner contre elle. Avant de se relever, elle envoya sa jambe en balayage, faisant trébucher l’un des hommes approchant de Veronica. Aussitôt elle se redressa et envoya un uppercut vers la mâchoire d’une autre cible, sa main toujours crispée autour d’une brique violemment efficace malgré la différence de gabarit et son bras blessé qui venait de se rappeler à son bon souvenir.

Two down… only forty more to go. A défaut de magie, un petit miracle ne serait pas de trop.

Dès que l'homme balayé par Dana se retrouva au sol, Veronica lui asséna un violent coup de pied dans les parties. En voilà un qui ne se relèverait pas de sitôt.
Voyant que Dana venait d'assomer le troisème homme le plus proche, elle se tourna vivement vers Emilie qu'elle aida à se relever et la soutint pour la ramener en arrière près d'Owen. Il leur fallait trouver un endroit où se réfugier, voire se barricader, en tout cas ne pas rester dans la rue où ils ne pourraient jamais se défendre contre la petite foule qui venait vers eux.
Elle jeta presque Emilie dans les bras d'Owen et se dirigea vers la porte la plus proche qu'elle essaya d'ouvrir.

[HRP] : si elle est ouverte, je fais signe aux autres de me suivre. Si elle l'est pas, selon son état, je balance un bon mawashi geri pour la défoncer (bah oui quoi elle a fait un peu de karaté au FBI la ptite blonde !) ou je tire dans la serrure pour ouvrir cette ù*$%£ de porte !
Porte fermée et barricadée, sorry. Et en plus, les copains alertés se rapprochent dangereusement... D'ailleurs, la prochaine personne qui poste peut voir Dana se prendre une méchante beigne.
Hum et donc il est envisageable de shooter la poignée ou bien c'est fait et ça n'a rien changé ?
Mon coup de feu est parti normalement ?
Ya pas une fenetre sans volets et pas trop haute à exploser pas loin ?
Si je peux voir la beigne que se prend Dana de là où je suis, je délaisse la porte illico et je shoote les deux premiers mecs un peu trop proches. Commencent à me saouler eux, nan mais ! Et tant pis pour les conséquences !
Tu peux shooter la porte mais ça ricoche, elle est blindée, pas de bol. Fenêtre hautes et barricadées aussi. D'autres bâtiments sont sans doute accessibles, mais pas évident à atteindre avec tous les mecs qui se rapprochent vite. Par contre tu peux voir Dana et tirer sur les agresseurs si tu veux, je t'en prie.
Bon chuis vraiment désolée, mais j'ai du tout du tout le temps de poster en RP avant au moins ce soir, en revanche je confirme que je shoote les deux mecs les plus proches de Dana, rapidement, et en pleine tête, parce que là hein, faut pas m'saouler ! [/HRP]

Tout semblait aller de mal en pis. Incapable de forcer la porte, ou aucune fenêtre, toutes barricadées, Veronica s'était retournée pour venir en aide à Dana. Deux, trois balles fusèrent, atteignant toutes leur cible. Mais il aurait fallu beaucoup plus de balles que n'en possédait Veronica pour venir à bout de la mini-armée en guenilles qui encerclait les Watchers.

Une entrée de héros, c'est ainsi que cela s'appelait. Les pneus crissèrent sous la force abrupte du freinage, bruit accompagné de ceux plus sourds de la chute des personnes que Lucas avait renversées.

- Need a lift? cria-t-il, utilisant le revolver qu'il avait pris au chauffeur pour tenir les plus proches de leurs assaillants à distance de la jeep, qui faisait rempart entre assaillants et Watchers. Now hurry the fuck up!

Un tir de semonce - si on pouvait appeler semonce un tir qui porta dans la poitrine d'un clochard un peu trop audacieux. Que les autres se dépêchent de grimper, il lâcherait aussitôt l'arme pour repartir à toute vitesse et les emmener assez loin d'ici pour avoir semé leurs attaquants.

Veronica fit volte face en entendant le crissement de pneu. Sans prendre le temps de s'interroger sur les pourquois du comment de ce miracle, elle saisit Emilie restée en retrait et l'aida à monter dans la voiture providentielle.

A moitié sonnée par la beigne qu’elle venait de recevoir, Dana se redressa en vacillant, forçant son corps engourdi à réagir aussi rapidement que possible. Le sursis que l’arrivée surprise de Lucas leur accordait n’allait pas durer. Elle vit Veronica et la Slayer embarquer, attrapa Owen et le poussa devant elle pour en faire autant tandis que Lucas démarrait en trombe. Tant pis pour les pneus et la mécanique malmenée, et plus encore pour les brutes ne se poussant pas à temps. Contrairement à ce qu’elle craignait, aucun tir ne résonna, le pare-brise n’éclata pas sous des rafales de balles, et leurs têtes non plus, ce qui était a priori une bonne chose.

Damn. Cela signifiait qu’en plus de lui avoir désobéi – again – Lucas était le héros du jour et venait de les sauver. She’d never hear the end of it. Enfin, il ne leur rappellera sans doute pas directement, mais ce sera une chose de plus à lire dans son petit sourire narquois. Elle se retourna vers les Watchers entassés à l’arrière.

« Ca va, pas de blessé grave ? » Elle aurait préféré poser la question sans que son propre bras goutte du sang sur le frein à main et qu’un bel hématome commence à teinter sa pommette, mais au moins ils étaient tous en vie.

« J’ai une très mauvaise idée, mais je pense qu’il faut au moins la vérifier. Lucas, go to the Hellmouth. »

L'assaut avait laissé Owen paralysé. Il avait pas mal joué des poings quand il était plus jeune, mais ça restait des escarmouches entre gosses, qui avaient cessé après l'explosion. Parce que les autres l'avaient évité. Parce qu'il les avait évité. On ne se bat pas avec quelqu'un qu'on fuit. Il avait perdu l'habitude, et n'avait jamais rencontré ce niveau de violence. Il s'était toujours demandé ce qu'il ferait dans ce genre de situation, et maintenant il savait. Rien.
Quelqu'un avait propulsé Emilie vers lui et ça l'avait sorti de sa torpeur, juste à temps pour voir le Major prendre un formidable coup qui l'avait faite vaciller. Il avait alors resserré son emprise sur son arme improvisée, presque prêt à se lancer à son secours. Et puis il y avait eu ce bruit. Des coups de feu. Des coups de feu qui venaient d'à côté de lui, qui éclatait des chairs sous ses yeux. Le temps c'était alors comme arrêté, noyé sous la terreur.

Maintenant qu'il se trouvait -comment?- dans une voiture, en relative sécurité, le son résonnait sans cesse à ses oreilles. Des coups de feu. Des vrais, pas les bruitages d'un film. Des coups de feu qui avaient tué des gens. Des gens qui s'étaient trouvé à quelques mètres à peine de lui.
Il se recroquevilla sur son siège, luttant contre une terrible nausée.

Bon sang quel soulagement de ne plus être trimballée d'un point à l'autre, le seul point positif c'est qu'Emilie était sûre de ne pas avoir une côte cassée, sinon elle serait en train de hurler de douleur.
Maintenant elle essayait seulement de reprendre le contrôle de sa respiration.

C'était quoi ce monde où on frappait avant de parler ?!?